Décédée début janvier dernier dans des circonstances troubles au domicile d’un colonel de l’armée, la dépouille de la fillette séjourne à la morgue de l’hôpital central de Yaoundé pour des besoins d’enquête. Malgré une lettre du procureur de la République, malgré la clôture des enquêtes de gendarmerie, l’hôpital refuse de libérer le corps de l’enfant et exige près de 300 000 F CFA à sa mère.
Frida ne sait plus où donner de la tête. Le corps d’Ina, sa fille âgée de 10 ans, est toujours conservée à la morgue de l’hôpital central de Yaoundé. Ce dernier rechigne à rendre la dépouille de l’enfant à sa mère malgré le bouclage de l’enquête de gendarmerie, malgré un ordre du procureur du TPI de Yaoundé-centre administratif.
Âgée de 23 ans, la jeune Frida, orpheline, est femme de ménage chez un colonel de l’armée au quartier Obobogo à Yaoundé. Le 6 janvier dernier, sa fille a trouvé la mort au domicile du colonel dans des circonstances assez floues. Son corps a été retrouvé dans la piscine. Contre la volonté de Frida, son colonel de patron a transporté l’enfant à la morgue de l’hôpital central de Yaoundé.
297 000 F CFA pour libérer le corps
Une enquête a été ouverte par la brigade de gendarmerie du quartier Efoulan pour élucider les circonstances du décès de cet enfant. L’enquête a été bouclée. Mais l’hôpital central de Yaoundé refuse de libérer la dépouille de l’enfant. Bien plus, l’hôpital exige de la mère la somme de 297 000 F CFA à cet effet. Une somme hors de portée de la bourse de la jeune mère qui ne gagne que 20 000 F CFA le mois.
Pourtant, d’après le commandant de compagnie de gendarmerie d’Efoulan, Dima Berthelot, le corps ayant été déposé à la morgue pour des besoins d’enquête, la mère de la jeune fille décédée n’a rien à débourser. Eplorée, déboussolée, Frida dit qu’elle ne baissera pas les bras et promet de camper dès ce mardi 21 février 2017 devant le bureau du directeur de l’hôpital central de Yaoundé, Joseph Fouda, avec le cercueil et les vêtements qu’elle a achetés pour offrir des obsèques à sa fille.