Le Cameroun depuis son indépendances à ce jour, regorge de beaucoup d'histoires que les générations de maintenant et celles à venir pourront trouver assez originales. Il s'est passé tant de choses, depuis l'arrivée de Ahidjo au pouvoir et le règne de Paul Biya.
L'histoire que vous vous apprêtez à lire, s'est déroulée pendant le règne de Ahidjo. Il s'agit de l'histoire du ministres Bernard Bidias à Ngon, chassé par le premier président du Cameroun pour vol.
Nous sommes dans l'année 1977 et Bernard Bidias à Ngon était ministre de l'Education du Cameroun. Le président Ahidjo qui suivait de près un projet sur lequel travaillait le ministre, a découvert plusieurs irrégularités et décide de punir le ministre pour vol.
L'histoire a été racontée dans le livre «Une décennie avec le Président Ahidjo», l'ancien Secrétaire général de la présidence de la République, Samuel Eboua.
Voici un extrait de ce livre publié gracieusement par l'activiste Arol Ketch
"Le Président m'avait demandé d'obtenir du ministre de l'Education Nationale toutes les pièces justificatives des dépenses engagées sur la ligne "frais d'études", se rapportant à l'implantation de l'Université de Technologie.
A l'audience de ce matin, je les lui apporte. Il y jette un coup d'œil rapide et se rend compte de la manière dont les dépenses ont été engagées. Le ministre a signé un arrêté irrégulier, octroyant une somme forfaitaire de cent mille francs par mois à chaque membre du Comité d'Etudes.
Plus grave, il a lui-même émargé pour six cent mille francs.
- C'est un voleur, ce gars ! s'écrie Ahidjo. Ce n'est ni plus ni moins qu'un détournement de deniers publics. Je vais le révoquer. Contactez le ministre des Finances. Ils doivent tous rembourser.
Il actionne le système de sonnerie et son Aide de camp entre.
- Dites au Ministre de l'Education nationale que je le reçois à 17h30.
Il est 18h. Mon garde du corps me signale l'arrivée du ministre de l'Education nationale qui demande à me voir.
Je sais qu'il revient de l'audience que le Chef de l'Etat devait lui accorder à 17h30. J'ordonne qu'on l'installe au salon. C'est un homme abattu que je trouve. Il est resté debout. Je l'invite à s'asseoir. Il ne peut se retenir et éclate en sanglots. Il pleure à chaudes larmes.
Je fais de mon mieux pour le consoler.
-Le Président m'a chassé de son bureau, me dit-il. Il na même pas voulu que je m'explique. Il m'a dit que j'irai m'expliquer devant les tribunaux", lit-on dans ce livre.