Actualités of Tuesday, 4 October 2016

Source: cameroon-info.net

L'Émergence du Cameroun selon l’honorable Martin Oyono

Martin Oyono, Député RDPC Martin Oyono, Député RDPC

Après sa dernière sortie très appréciée sur la gouvernance de Camair-Co, l’honorable Martin Oyono revient dans la nouvelle tribune sur les conditions de l’Émergence du Cameroun.

La République exemplaire: La pénible et difficile marche.

La forte résonance des interventions de Son Excellence Monsieur le Président de la République du Cameroun à la 71e assemblée générale des Nations Unies, ainsi que son impact dans la conscience de ses pairs en Afrique et dans le monde contraste fort visiblement avec l’appropriation de ses discours par le microcosme politique, économique, social et culturel du Cameroun, République dont il a la charge de la magistrature suprême.

Il est évident que pour enregistrer un tel impact au concert des Nations, le message de Paul BIYA soit porteur d’une vision pour le pays qu’il gouverne, pour l’Afrique et pour le monde.

Comment donc comprendre cette attitude réfractaire de sa propre élite à l’adhésion et à la mise en œuvre de la vision de leur chef de l’État ?

Nous voudrons sans cesse le rappeler, il s’agit de la vision de bâtir une république exemplaire dont les fondamentaux s’adossent sur des valeurs cardinales dont la Rigueur et la Moralisation constituent l’épine dorsale. Ambition légitime ? Bien sûr que oui ! Mais quels sont les acteurs et les moyens nécessaires à l’atteinte de cette ambition ?

Les acteurs de la mission
Les institutions mises en place pour accompagner le chef de l’État dans sa haute mission à la tête du pays devraient être imprégnées de sa vision et non des visions.

Aussi, qu’il s’agisse de l’exécutif chargé de la mise en œuvre de la politique sociale, économique et culturelle de l’État selon les orientations du Président de la République, qu’il s’agisse du parlement chargé de voter les lois justes et de contrôler l’action gouvernementale, qu’il s’agisse de la magistrature qui a la charge de la bonne administration de la justice et enfin de tout le dispositif administratif subséquent, il est impératif que la vision autour de la construction d’une république exemplaire constitue une priorité, une ambition.

Pour bien illustrer les différentes positions de ceux des acteurs choisis pour aider à l’accomplissement de la vision du chef de l’État, nous avons fait appel à la parabole du semeur dans les Saintes Écritures, dont en voici les extraits et la teneur d’après l’évangile de Luc en son chapitre 8 où il est écrit:

«Un semeur sortit pour semer sa semence, comme il semait, une partie de la semence tomba le long du chemin : elle fut foulée aux pieds et les oiseaux du ciel la mangèrent.

Une autre partie tomba sur le Roc : quand elle fut levée, elle sécha, parce qu’elle n’avait point d’humidité.

Une autre partie tomba au milieu des épines, les épines crûrent avec elle et l’étouffèrent.

Une autre partie tomba dans la bonne terre quand elle fut levée, elle donna du fruit au centuple».

Pour revenir à l’explication de cette parabole, la semence ici représente les destinataires de la vision du Président qui veut bâtir une République exemplaire d’une part, et nos divers comportements vis-à-vis de cette vision d’autre part, nous ses missionnaires.

Les gens le long du chemin, ce sont ceux qui entendent, puis la diversion et la distraction les emporte vers d’autres valeurs qui empêchent que la vision se fixe dans leur cœur pour faire ce que le Président de la République attend d’eux.

Les gens qui sont sur le roc, eux sont ceux qui lorsque le Président de la République parle de sa vision du Cameroun sont enthousiastes, manifestent, chantent et dansent comme certains camarades du parti qui organisent des meetings ou des appels non pas à la gloire du programme des grandes réalisations du Chef de l’État, mais pour leur propre gloire et leur positionnement.

Ils sont enthousiastes juste pour un temps, peut être celui du discours, mais à la première épreuve ou tentation, ils succombent ce sont les grands chantres de la corruption dans notre société.

Les gens qui tombent parmi les épines, ce sont ceux qui après avoir écouté le Chef de l’État et sa vision, repartent, mais comme ils se laissent étouffer par les soucis, les richesses ou les plaisirs de la vie ne porte aucun fruit qui vienne à maturité, car dévêtus de tout esprit d’élévation qui protège l’intérêt général.

Enfin, les semences qui tombent sur la bonne terre sont celles des personnes qui après avoir écouté les explications sur la vision avec un cœur honnête et bon, retiennent l’essence de la vision et en toute persévérance s’en approprient pour la mettre en pratique, il s’agit ici des patriotes, ceux qui aiment leur pays et veulent son développement.

Vous l’avez compris comme moi qu’il n’y a pas de miracles à attendre des acteurs des trois premières catégories qui d’ailleurs sont les plus nombreux parmi les missionnaires de la vision du Chef de l’État que nous sommes. D’où l’importance de la compréhension de la démarche qui peut amener les uns et les autres à entrer pleinement dans la vision de la construction d’une République exemplaire prônée par le chef de l’État.


Les moyens de la mission


La force que nous mettons à réaliser ou à atteindre les objectifs de notre mission devrait refléter l’importance et la valeur qu’on attache à l’ambition qui nous anime. Mais nous verrons selon nos diverses natures et personnalités qu’il y a ambition et ambition, celles qui diffèrent par leur caractère légitime ou non, par leur noblesse ou non.

Ø
La dimension quantitative de l’ambition



Les acteurs des trois premières catégories représentent à souhait les élites gouvernantes qui ont choisi volontairement ou inconsciemment de s’attacher aux valeurs qui n’anoblissent pas leurs ambitions. On citera parmi ces valeurs la course à l’enrichissement qui va forcément déboucher sur l’enrichissement illicite pour l’élite du corps de la fonction publique qui ne peut justifier des revenus que procurent les activités d’un industriel ou d’un véritable homme d’affaires, réalité qui vaut autant pour le Cameroun que pour tout autre pays en Afrique ou dans le monde.

On peut aussi citer dans la même veine ceux qui se sont dévoyés et ont accumulé des fortunes imméritées sur le dos de l’État et du citoyen et qui ne se contentent plus de leurs privilèges financiers pour aller à la conquête du pouvoir politique dont ils n’ont pas l’étoffe. On assistera ainsi aux scènes ridicules de gestion du pouvoir par cette élite qui bien évidemment va chercher à tout prix et par tous les prix à s’acheter une personnalité politique pour s’imposer dans la société.

Malheureusement, si la formation académique penche souvent en faveur de ces acteurs, les conditions de leur promotion qui s’opèrent dans certains cas en marge des voies de Dieu, ne vont pas favoriser, que disons-nous, ne favoriserons jamais la réalisation de la vision du Chef qui les a promus.

Ø
L’ambition qualitative


Au regard de ce qui caractérise la société camerounaise aujourd’hui sur le plan moral à savoir la corruption et les détournements de deniers publics contre lesquels le propriétaire de la vision de la République exemplaire a engagé une lutte sans merci malgré les couacs enregistrés çà et là, nous ne pouvons que trop bien comprendre l’embarras qui est le sien de se rendre compte au final qu’à chaque sélection d’une équipe, il aura soit promu, soit reconduit des missionnaires qui font partie des trois premières catégories d’acteurs dont fait allusion la parabole du semeur dans les Saintes Écritures.

La trop grande difficulté pour le bâtisseur et le visionnaire restera donc celle de l’accomplissement de la vision, car, il faut trouver en allant piocher dans le champ de la quatrième catégorie, celles des personnes avec un cœur honnête et bon, des personnes qui vont retenir la vision dans leur cœur et dans leur esprit pour faire en sorte que le rêve devienne réalité.

Et toute la différence se fait au niveau de ce qui anime les uns et les autres ; est-ce la chair et ses désirs qui nous lient et nous rendent captifs du monde ? Ou alors l’Esprit qui nous élève et nous rapproche des choses exceptionnelles qui peuvent édifier et mettre nos prochains dans l’admiration et l’étonnement ?

Les pêcheurs en eaux troubles et les partisans de l’inertie vous diront avec amusement que « Paris se s’est pas fait en un jour », mais lorsqu’on prépare une marche on a obligation de s’équiper cela s’appelle le discernement. C’est pourquoi lorsqu’on écoute encore les paroles et les opinions de notre regretté frère et camarade du parti disparu le Dr Charles ATEBA EYENE qui sonnent encore comme des prophéties sur les questions de gouvernance qui restent d’actualité, nous ne pouvons que craindre pour la longueur et la largeur de la difficile route qui mènera le Cameroun à l’émergence et à la république exemplaire.


Hon. OYONO Martin
Député RDPC de l’Océan
Grand Officier de l’ordre de la valeur