• Le tribalisme est le sujet de l’heure
• Ferdinand Ngoh Ngoh a ouvert la boîte de Pandore
• Me Christian Ntimbane Bomo fait une analyse de la situation
L’équilibre régional dans le processus de recrutement au Cameroun est au centre des discussions depuis que le Secrétaire général de la présidence de la République Ferdinand Ngoh Ngoh a soulevé la question. S’en suivent des interventions des acteurs de la classe politique au Cameroun. Chacun a sa petite idée du sujet. Me Christian Ntimbane Bomo aussi.
Christian Ntimbane Bomo est un acteur de la société civile des réconciliateurs. Il demande que « l’administration et les sociétés d’Etat cessent d’être vus par les camerounais comme un gâteau national à partager entre tribus ».
C’est une portion de phrases extraite d’une analyse que le Camerounais a partagée. Voici l’intégralité de son texte.
A bas l’équilibre régional, de son vrai nom équilibre tribal, dans les administrations publiques et sociétés d’état.
Ce débat sur la répartition des postes dans les sociétés publiques et les administrations démontre une triste réalité : la gestion du bien public est vue comme un gâteau national qu’il faut partager entre les tribus camerounaises.
On se fiche d’apprécier les compétences et le mérite. Ce qui préoccupe le commun des Camerounais à la suite de la nomination d’un agent ou d’un cadre, ce sont ses origines : « Il est d’où ? ».
Et le drame dans tout cela, ce sont ces cadres de la haute administration, rentrés dans les grandes écoles supposément pour servir l’Etat, et non leur village qui alimentent et nourrissent ce honteux débat, quand ils ne sont pas nommés.
Il n’y a aucun inconvénient à ce que la CDC, le plus grand employeur après la fonction publique, soit gérée et composée à 99,5% des ressortissants des régions du Sud-Ouest et du Nord-Ouest, si les résultats sont positifs.
Amadou Ahidjo l’avait compris et ça marchait.
Ainsi, sur 07 gouverneurs de provinces, il a nommé 02 ressortissants du seul département du Dja et Lobo à savoir messieurs Jean Marcel Mengueme et Marcel Medjo Akono.
Personne à cette époque ne s’en plaignait. Car ces hauts cadres méritaient d’être là.
Depuis que ces listes de personnes nommées circulent sur Facebook, on ne se préoccupe pas de savoir quel est leur parcours. Sont-elles à leur place.
Non, c’est : « Quelle est leur tribu ? ».
Quelle honte de réfléchir par des émotions grégaires !
Nous gagnerions plutôt à avoir des débats sur les nominations ou le maintien des incompétents aux postes et fonctions ou alors au refus de nomination des personnes qui méritent, sans considération de leurs origines.
Cette nouvelle génération de Camerounais devrait absolument et rapidement sortir de la logique du partage des postes dans les administrations publiques et parapubliques sur des bases tribales, si le développement du pays est véritablement leur préoccupation.
On ne développera pas le Cameroun parce qu’on aura nommé distincts membres de tribus par souci d’équilibre tribal masqué sous l’appellation équilibre régional, mais exclusivement et essentiellement par les critères de compétence et de mérite.
Il est inadmissible de privilégier la tribu au détriment de la compétence dans un Etat qui aspire à la modernité.
Que l’administration et les sociétés d’Etat cessent d’être vues par les Camerounais comme un gâteau national à partager entre tribus !
A travers le prisme tribal c’est la corruption et le népotisme qu’on célèbre.
Or corruption et népotisme, c’est la pauvreté consacrée.