Actualités of Friday, 6 October 2023

Source: Le Messager

L’heure est grave : Le commandant du GMI de Yaoundé sur la sellette, sa tête réclamée

Les puissants de la Police Les puissants de la Police

Marcelle Ondoa Ndi, Commissaire en charge de la sécurité du marché Mokolo entre 2014 et 2018, aujourd'hui Commandant du Groupement mobile d’intervention (Gmi), est poursuivi par une association de commerçants pour torture, escroquerie, arnaque, abus de pou- voir entre autres.

C’est l’inoxydable Yimga Moussa, président de l’Association nationale des opérateurs du secteur informel pour la lutte contre la pauvreté au Cameroun (Anosilp) qui a porté l’affaire devant les tribunaux. Suite aux multiples plaintes enregistrées contre Marcelle Ondoa Ndi, l’homme a jugé bon que la justice dise le droit. Absent depuis le début du procès pour des raisons jugées peu convaincantes, le fonctionnaire de police par ailleurs chef traditionnel, risque une condamnation le 26 octobre prochain si l'on s'en tient aux réquisitions du substitut du Procureur près des tribunaux de Ntui, chef-lieu du département du Mbam et Kim, région du Centre à l'occasion de l’ultime audience correctionnelle du jeudi 28 septembre 2023. Dans les 83 procès inscrits au rôle de cette instance juridictionnelle, il y'a le 58e qui concerne Yimga Moussa et quelques victimes du Commissaire de police sur qui pèse plusieurs chefs d’accusation. Interpellés à plusieurs reprises par les éléments du Commissariat du 2ème arrondissement de Yaoundé, sous la conduite du chef de cette unité de police le commissaire principal Ondoa Ndi, les mis-en-cause avaient été présentés au Procureur pour des faits d’incitation à la rébellion et trouble à l’ordre public. Moussa Yimga en principal porte-parole des victimes du Programme international d’encadrement et d’appui aux acteurs du développement (Pid) soutient que les plaignants sont très en colère face aux absences répétées de celui qu’on présente comme le bourreau de ces pauvres hommes et femmes qui subissent le joug des atrocités de l’homme en tenue et ses camarades d’infortune. Car depuis le début de cette procédure devant les juridictions, le commissaire Marcelle Ondoa Ndi s'est toujours fait représenter pour des raisons fallacieuses. Quand ce ne sont pas les préparatifs du 20 mai qui sont brandis, ce sont des cas de maladie, des missions à l'étranger…Toute chose qui a choqué l'avocat des victimes, obligé d’exiger l'ouverture pour une fois, des débats car pour lui nul n'est au-dessus des lois de la République. « Monsieur le président, vous pouvez constater que ce fonctionnaire de police manque de sérieux, il se moque de la justice. Je tiens à vous dire que vous rendez la justice au nom du peuple et de Dieu. Pour cela, vous n'avez pas raison d'avoir peur de cet individu, car ils sont nombreux comme lui dans les prisons du Cameroun : des premiers ministres, des secrétaires généraux de la présidence de la République, des Directeurs généraux etc », s’est indigné le conseil des victimes Me Maurice Ndjodo. Extorsion, maltraitance, torture…

Comme par le passé, c'est un commissaire principal qui s’est pointé au dernier procès, brandissant un document dont la crédibilité et la qualité seront remis en cause aussi bien par le Procureur que par le conseil. « Si des hommes en tenue censés montrer le bon exemple sont englués dans le faux, j'ai envie de dire que le pays est en danger. Ce qui laisse croire que tout ce que mes clients disent est vrai. Sinon pourquoi le concerné refuse de se présenter devant la justice s'il estime qu'il est clean ? », S’interroge Me Maurice Ndjodo. Les quatre victimes présentes au tribunal et représentant l'association des victimes évaluées à plus de 300, ont pris la parole à tour de rôle, avec la même amertume et le même dégoût. Choqué par les horreurs que dénoncent ces pauvres commerçants, Yimga Moussa va même fondre en larmes devant l'assistance. « J'ai tout perdu à cause de ce commissaire. J'étais polygame ; actuellement, je suis seul. Pendant les détentions administratives, j'ai été torturé et j'ai même des séquelles. Mon fils a été empoisonné à travers un vaccin. Ma marchandise confisquée je n'ai plus d'emploi. C'est pourquoi j'ai décidé de me tourner vers la justice camerounaise en laquelle j'ai encore confiance. La preuve, le président et le procureur nous ont donné parole pour nous libérer enfin », raconte le président de l’Anoslip. Toutes les victimes qui se succèdent à la barre ont le même refrain : torture, arnaque, escroquerie, abus de confiance. Au-delà de la torture, « il nous extorquait de l'argent, confisquait nos marchandises que l'on ne revoyait qu'après avoir payé une forte somme d'argent. Outre ces actes de maltraitance, il fallait payer au quotidien des tickets n'ont pas été reconnus par les autorités compétentes », confie d’une voix rauque André Fotso, président l'Anosilp antenne Mokolo. La dernière audience, celle de tous les enjeux, est prévue le 26 octobre prochain.