Actualités of Friday, 25 August 2023

Source: www.camerounweb.com

L’heure est grave : l’évacuation sanitaire n’aura plus lieu, les comptes sont au rouge, nouvelles révélations

Image illustrative d'un avion médicalisé Image illustrative d'un avion médicalisé

Le Magazine Jeune Afrique vient de publier un dossier exhaustif sur la crise qui secoue actuellement l'Assemblée nationale camerounaise.

L'éruption tant attendue s'est finalement produite. Après des mois emplis de spéculations et de rumeurs, la précaire situation financière de l'Assemblée nationale est désormais mise en lumière. L'ampleur de cette situation a été mise en évidence par le député Abba Kabbir Kamsouloum. Dans une lettre adressée au président de la Chambre, Cavayé Yeguié Djibril, en attente d’une évacuation sanitaire le 17 juillet, Kamsouloum a exposé la situation financière de la représentation nationale pour la première fois en trois ans, rappelle Jeune Afrique.

Dans une note confidentielle consultée par Jeune Afrique, le représentant de Logone-et-Chari (également trésorier de l'Assemblée) dresse un tableau critique des finances de l'institution, révélant une dette de 22 milliards de francs CFA. Le même document indique que les trois quarts du budget alloué de 29,6 milliards de francs CFA pour l'exercice 2023 ont été épuisés en seulement six mois. De plus, il met en évidence que l'Assemblée est aux prises avec un déficit budgétaire d'environ 2,7 milliards, dont 1,8 milliard accumulé au cours des cinq premiers mois de l'année en cours.

Les principales préoccupations tournent autour du versement des indemnités de session parlementaire et des salaires de son important personnel, insiste Jeune aFRIQUE


En conséquence, il y a une possibilité imminente que l'Assemblée nationale soit confrontée à l'insolvabilité dès octobre. Dans un tel scénario, elle ne serait pas en mesure de couvrir les dépenses liées à la session d'examen et d'approbation du budget prévue pour novembre.

Comment en est-on arrivé là, questionne Jeune Afrique. Selon Abba Kabir Kamsouloum, cette situation découle d'une série de pratiques douteuses. Il souligne que le budget est « exécuté totalement en marge des lois et règlements régissant les finances publiques », citant des cas de « contrefaçon et de faux », de « contrats fictifs », de « surfacturation », voire de « missions fabriquées ». Les trésoriers pointent un doigt accusateur vers l'actuel secrétaire général par intérim de la chambre, le magistrat Abdoulaye Daouda, en l'accusant d'avoir une « incapacité à prendre des décisions et à assumer des responsabilités ».

Suite à cette révélation, la direction de l'Assemblée nationale explore des stratégies pour se sortir de cette situation préoccupante. Après une réunion avec les quatre trésoriers dans sa résidence à Mada, dans la région de l'Extrême-Nord, Cavaye Yéguié Djibril a mis en place un comité ad hoc chargé d'évaluer la situation financière et administrative de la chambre basse. Le mandat du comité est de proposer des remèdes aux lacunes constatées par les trésoriers. L'objectif est clair : sauver l'institution de la faillite, note Jeune Afrique