Son bulletin de santé actuel et les multiples scandales qui ébranlent la Chambre basse du parlement sous son magistère, interrogent sur son inamovibilité au perchoir de cette institution depuis 1992. Le président de l’Assemblée nationale (Pan), tient d’autant plus en haleine l’opinion nationale, qu’il s’oppose à une évacuation sanitaire au profit d’un suivi médical dans son Mayo Sava natal. Cette situation survient au moment où il est établi au sein de la Chambre basse du parlement, un déficit budgétaire chiffré à plus de 20 milliards de Fcfa, compilé tout au long de plusieurs exercices. Des soupçons de gabegie dans les plus hautes sphères de cette institution parlementaire, font état d'un trou financier de 3 milliards de Fcfa enregistré en 2022. C’est du moins le sombre tableau que cette Chambre reflète à quelques semaines de la dernière session parlementaire de l’année en cours. Pour tenter de comprendre la crise financièreque traverse la Chambre basse et la résorber, le Pan a mis sur pied un comité ad-hoc chargé d’évaluer sa situation financière. Les résultats de cet audit qui devraient être disponibles le 30 septembre 2023, apprend-on, sont toujours attendus


Au perchoir depuis 1992,ceux qui le côtoient au quotidien, évoquent en sourdine l’administration à vau l’eau de la Chambre basse du parlement. Dansle cadre de la crise anglophone et de la lutte contre Boko Haram, certaines confidences rapportent que le très honorable aurait avoué que la situation ne serait pas prête de connaître un dénouement heureux. Verrait-on la main de Cavaye Yéguié Djibril derrière les agissements du groupe Boko Haram qu’il entretiendrait en se servant des services de l’Etat ? N’a-t-il pas affirmé, à deux fois de suite, que «Boko Haram est parmi nous» ? Dans les soupes populaires, l’on est tout de même curieux qu’aucun service de sécurité n’ait auditionné l’homme de Maga. Au ministère des Elevage, des Pêches et des Industrie animales (Minepia), les mauvaises langues soutiennent comment Cavaye a eu à sommer le Dr Taïga de rétablir dans leurs fonctions des hommes de son département ministériel en service dans l’Extrême-Nord et soupçonnés de livrer les denrées alimentaires et du bétail aux combattants de Boko Haram. Réduits au silence par les menaces du Pan, le docteur Taiga, n’aurait pas réfléchi par deux fois pour s’exécuter. Résultat des courses, la secte terroriste continue allégrement sa marche vers la terreur et la désolation devant une population permanemment effrayée, dont la protection est heureusement assurée par les forces de défense et de sécurité. De source bien informée, les manœuvres du Pan ne datent pas d’aujourd’hui. En témoignent ces réunions avec des nigérians, tchadiens et autres élites de l’Extrême-nord. Dans son Kolo fata natal, un complot aurait eu lieu à la résidence d’un haut commis de l’Etat de regrettée mémoire. Ladite réunion, rapporte notre source, a vu défiler une bonne frange de l’élite de l’Extrême-nord, des invités spéciaux à l’instar du gouverneur de l’Etat de Bornou State, des milliardaires Nigérians et Tchadiens. Vrai ou faux ? Les langues continuent de se délier.


Assoiffé du pouvoir et du commandement



Alors que les couloirs de l’Assemblée nationale bruissent de rumeurs sur le départ prochain de Cavaye Yéguié Djibril, ce dernier ne lâche pas le perchoir. Depuis l’éclatement de l’affaire Bouba Simala, son ancien garde du corps, accusé d’actes terroriste et d’enlèvement, on dirait que le très honorable craint le pire. Au lieu de régler un problème en famille, il a préféré attacher une hyène qu’il aura du mal à détacher après. En en trois décennies, Cavaye Yéguié Djibril a connu 03 incendies à l’Assemblée nationale. La première fois que les flammes ont attaqué le siège de l’Assemblée nationale remonte en 1995. En 2013, le siège de la Chambre basse du parlement est attaqué pour la deuxième fois par les flammes. Quatre ans plus tard, un troisième incendie est déclaré au siège de l’Assemblée nationale et c’estle plus dévastateur en termes de dégâts. Ces trois incendies, ont été tous vécus par l’actuel président de l’Assemblée nationale, qui a pris la tête de cette institution trois ans avant le premier incendie qu’a connu l’ex palais des verres de Ngoa Ekellé. Le résultat des enquêtes? L’opinion continuera toujours à attendre. Mais dans les coulisses, il se murmure que Cayaye Yéguié en est le grand gagnant de l’affaire. Non satisfait de rester à la tête de la Chambre basse du parlement, Cavaye a eu du mal à accepter de passer de la deuxième personnalité à la troisième du Cameroun. Celui qui a vu le jour en 1940 a plusieurs fois reçu les vœux de la représentation nationale et du personnel administratif avant le patron de la Chambre haute, Marcel Niat Njifendji. Avec son défunt frère de l’Extrême-Nord, Amadou Ali, c’était toute une autre paire de manche. La mésentente entre les deux serait née, apprend-on, du fait que personne ne voulait jouer le second rôle. S’accusant et se soupçonnant secrètement dans le cadre de la lutte contre Boko Haram, Amadou Ali, selon les mêmes sources, aurait alors organisé en juillet 2014 un spectacle désolant dans sa résidence, question d’éviter les surprises désagréables de Cavaye qui avait commencé des dénonciations sur sa tribune de l’hémicycle. Le fait que son épouse et son enfant présents pendant l’agression n’aient pas été tués, présage d’une préméditation bien ourdie. Dans son cabinet de l’Assemblée nationale, c’est l’anarchie absolue. Tout se résumerait en termes d’alcoolisme à outrance et de débauche. Les scandales ne se comptent plus : imitation de signature pourse mettre en mission avec une certaine Fotso au Bangladesh ;faux ordres demissions avec des billets en business class,etc. Après 31 ans passés au perchoir de l’Assemblée nationale, Cavaye Yeguié Djibril ne fait plusl’unanimité au sein du parti du flambeau.Même dans son Mayo Sava natal, de jeunes loups piaffent d’impatience et appellent à un renouvellement de la classe politique. Cet homme a été de toutes les missions périlleuses depuis le retour du multipartisme. C’est une personnalité énigmatique. Maintenu aux affaires en dépit de scandales récurrents, c’est un personnage dont la loyauté et la fidélité au Chef de l’Etat n’ont jamais été démenties.