Actualités of Wednesday, 29 November 2023

Source: Intégration n°585 du lundi 27 novembre 2023

La Banque mondiale pose un ultimatum au Cameroun, c'est ça ou rien

Lutte pour un meilleur environnement Lutte pour un meilleur environnement

Le Cameroun peut tirer un meilleur parti du nouveau modèle stratégique de la Banque mondiale. Il doit pour cela intégrer la lutte contre le changement climatique dans les projets et programmes proposés au financement de ce bailleur de fonds. Les contours de cette exigence sont contenus dans le Rapport national sur le climat et le développement 2022 de la Banque mondiale courant 2022.

Celui-ci stipule que « le Cameroun est confronté au défi de changer le modèle de développement actuel de manière à créer des opportunités pour renforcer la résilience et positionner le pays sur une trajectoire de développement plus dynamique ». Il constate que « les riches écosystèmes camerounais n’ont pas amené la richesse économique, et se trouvent menacés par le changement climatique et des pratiques non durables ».

Actuellement, Plus de 1,5 million d’hectares de forêts ont été dévastés entre 2001 et 2020. Ce qui occasionne des troubles de température, de pluviométrie et la sécheresse. Et expose 2 millions de personnes à la pauvreté et à la famine. Certaines régions comme l’Extrême-Nord subissent davantage les affres des chocs climatiques. Ce qui entraîne régulièrement des conflits autour de l’exploitation des ressources naturelles.

Des menaces sur l’évolution du Produit intérieur brut du pays viennent assombrir le tableau. La BM estime que le Cameroun pourrait perdre 10 % de son PIB, si rien n’est fait. La Banque mondiale table sur une enveloppe de 58 milliards de dollars sur les dix prochaines années pour permettre au Cameroun de capitaliser sur les mesures d’adaptation et d’atténuation. Cela conduira le pays vers la réalisation d’une croissance rapide, inclusive et résiliente.

Tout en lui permettant de ramener son taux de pauvreté à 3 % à l’horizon 2050. Il existe cependant deux conditions pour y parvenir. La première consiste à rompre avec le modèle de développement dirigé par l’État pour mettre le secteur privé au premier plan de l’activité économique. Dans sa nouvelle vision, la Banque se propose elle-même d’exploiter au mieux les ressources du secteur privé.

Il est par ailleurs indiqué de renforcer le cadre réglementaire en matière d’environnement dans le pays. « Le Cameroun a accompli des progrès dans le développement de politiques climatiques alignées sur sa Stratégie nationale de développement (SND30), notamment à travers une série de réformes visant à créer un environnement encourageant la croissance économique, l’amélioration de la gouvernance et des institutions, et la décentralisation. Le pays s’est également engagé à réduire ses émissions de gaz à effet de serre (GES) de 35% d’ici 2030. Une prochaine étape importante dans cet engagement consisterait à adopter une loi exigeant des institutions publiques qu’elles intègrent le changement climatique dans leurs instruments de politique et de planification, ainsi que dans leur processus budgétaire. À ce jour, la plupart des secteurs n’ont pas encore de législation soutenant les objectifs nationaux en matière d’adaptation et de décarbonisation », renseigne ledit document.

Lequel établit une corrélation entre les changements climatiques et les questions d’énergie, ainsi que leur incidence sur la lutte contre la pauvreté, l’insécurité alimentaire et l’industrialisation du pays.