Le calme semble être revenu à Bamenda, Buea et Kumba. Ces trois principales ville des régions anglophones du Cameroun ont été entre le 28 novembre et le 15 décembre 2016, secouées par des émeutes meurtrières.
Si la vie a repris son cours normal dans cette partie du pays, la grève des enseignants et des avocats, point de départ de l’insurrection populaire, se poursuit. Tout comme l’enquête ouverte contre des personnes interpellées au cours des manifestations violentes dans les régions du Sud-Ouest et Nord-Ouest. Issa Tchiroma Bakary, le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement avait annoncé le 10 décembre dernier, des poursuites en justice contre ceux qu’il avait présenté comme «des contestataires devenus de véritables insurgés».
Mais, il n’avait pas révélé la liste des personnes entre les mains de la police et de l’armée. L’identité de ces présumés fauteurs de troubles est désormais connue grâce aux investigations de la Commission Nationale des Droits de l'Homme et des Libertés (CNDHL).
«A la suite des dénonciations faisant état de la disparition de nombreux manifestants interpellés avant et pendant les événements de Bamenda, la Commission Nationale des Droits de l'homme et des libertés (CNDHL) a engagé des démarches auprès du SED, du DGSN et du Commissaire du Gouvernement. Suite aux visites effectuées dans les Cellules du SED… La mission de la Commission a parlé directement avec 34 prévenus, dont 9 séjournaient à l'hôpital du fait de divers bobos.
Ces 34 prévenus devraient être présentés au Commissaire du Gouvernement… Une autre vague de 16 prévenus a discuté avec la Commission dans les locaux du Tribunal Militaire de Yaoundé. Arrivés à Yaoundé le 9 décembre, comme les 34 autres, ces détenus ont séjourné à la DST avant d'être transférés à la DPJ… La CNDHL les a rencontrés alors qu'ils étaient en cours de déferrement. Une déclaration sera faite la semaine prochaine par le Président de la Commission.
La CNDHL a appris du Directeur de la Police judiciaire que d'autres personnes interpellées dans le Sud-Ouest séjournaient dans les locaux de la DGRE à Yaoundé. Il est important, au regard des listes des prévenus, que les cas de personnes éventuellement encore recherchées soient signalés à la CNDHL pour des recherches complémentaires» informe Bobiokono Christophe, membre de la Commission nationale des droits de l’homme et des libertés. Des indiscétions revélent que certains détenus dans les cellules infestes du Sed et de la Pj, subiraient des actes de torture.
Ci-dessous, la liste des manifestants en garde à vue à Yaoundé. Cette liste serait non exhaustive. Plusieurs familles sont encore à la recherche de leurs proches dont les noms ne figurent pas dans la liste suivante: