Depuis son arrestation, Ubango Helly séjourne dans les locaux de la Direction Police Judiciaire (DPJ) de Bamenda. Propriétaire de UB Relax Company, une agence de transport et autres, il est par ailleurs président de la section RDPC (Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais) de Ngie, localité située dans le Département de la Momo, Région du Nord-Ouest. Ce dernier serait impliqué dans un vaste réseau de corruption depuis une quinzaine d’années, lequel réseau a été démantelé récemment par la Commission Nationale Anti-Corruption (CONAC).

À en croire La Nouvelle Expression (LNE) parue le 17 août 2016, élites, chefs traditionnels et autres Sénateurs n’ont pas arrêté de défiler à la DPJ de Bamenda. Signe selon le journal que cette «interpellation fera tomber beaucoup d’autres gros calibres surtout au ministère des Finances (MINFI)».

À la suite d’un dossier fourni par la CONAC, «Ubango Helly est accusé d’alimenter un réseau qui permet à certains fonctionnaires de l’État, de percevoir jusqu’à 12 mois d’avance sur salaire alors que c’est interdit». Une opération qui bénéficie de la complicité des personnels du MINFI. Une source indique que «Ubango Helly prend seulement trois jours, et il est rémunéré jusqu’à 50% selon le montant perçu par les nécessiteux».

L’autre accusation, ajoute LNE, concerne les pensions décès, retraite et autres. «Ici, la société que détient Ubango Helly, permet aux individus de percevoir ces pensions en trois jours seulement, et il est payé jusqu’à 70% du montant perçu». Il devra donc s’expliquer en justice.

Ubango Helly n’est pas seulement cadre du RDPC. Il est aussi le Secrétaire Général du Cercle des amis du Président Biya. «Enseignant de profession, son salaire a été suspendu à l’époque du Gouverneur Abakar Ahamat parce qu’il n’était jamais en classe pour dispenser les cours. Chose curieuse, la même année, il a obtenu une retraite anticipée», révèle le journal.