Le gouvernement, c’est son rôle, n’avoue jamais les coercitions qui aboutissent souvent à la création d’une structure au forceps pour répondre à une préoccupation majeure ou sensible.

Ainsi par exemple, lorsque la Compagnie de sécurisation des diplomates (CSD) ayant ses quartiers à Bastos à Yaoundé a été créée, ce fût bien, très curieusement, à la suite d’une agression violente dont avait fait l’objet un diplomate à la nouvelle route Eto-Meki, un des nombreux quartiers populeux de la capitale politique du Cameroun que Gilbert Tsimi Evouna le délégué du gouvernement, avait cru avoir pacifier ou dompter en mettant à la rue plus tard à deux semaines de la rentrée scolaire, près de 5 000 familles habitant Ntaba, le ghetto d’Etoa-Meki.

Contexte sécuritaire oblige, aujourd’hui, voici que la Délégation générale à la sureté nationale (Dgsn) remet ça, en créant un autre machin dénommé "Compagnie de sécurisation des établissements scolaires et universitaires", en principe effective sur le terrain depuis le début de la rentrée scolaire et prochainement en octobre prochain dans les universités avec la rentrée académique.

La Compagnie de sécurisation des établissements scolaires et universitaires a ainsi fait son apparition pour la première fois dans l’émission Canal Police de la Dgsn diffusée les mardis et les vendredis sur la radio nationale, la Crtv. C’était le 1er septembre dernier et l’officier de police présentant l’émission annonçait le déploiement sur le terrain des éléments opérationnels de cette nouvelle unité de police.

L’initiative, si elle peut être appréciable, dénote cependant d’un certain amateurisme dont font preuve nos dirigeants, de par leur réaction au cas par cas, de par le management bancal qui les amène à prendre au quotidien des mesures sporadique très souvent après que l’irréparable ce soit produit.

Bien sûr il faut apprendre sans cesse de ses erreurs comme le disait Albert Einstein, mais avouons que cela devient rasant de voir des structures créées non pas pour apporter des solutions globales, mais chirurgicales quoique, ironie du sort, sans la moindre précision.

Doit-on par exemple attendre, ce n’est pas un souhait mais une éventualité, qu’il y ait attaque terroriste ou attentat suicide à l’intérieure des mosquées pour créer une « compagnie de sécurisation des mosquées et lieux de culte » ? ou dans des hôpitaux pour que l’on assiste à la naissance d’une «Compagnie de sécurisation des formations sanitaires ? »

La Dgsn, au-delà de ses bonnes intentions, s’engage là sur le chemin emprunté par ces gens-là au Cameroun qui ont décidé qu’il fallait créer une banque exclusivement pour l’agriculture, puis une autre pour les PME, et tutti quanti… à ce rythme, les chrétiens auront le droit de prétendre à une banque, vu leur nombre et l’immense fonds de commerce qu’ils représentent.

Encore que ce ne serait pas une surprise, certains artistes illuminés et farfelus ayant déjà réclamés au chef de l’Etat une banque des artistes, et puis quoi encore !