Selon Blaise ETONGTEK, Samuel Eto'o et le comité exécutif de la Fécafoot ont poussé le bouchon trop loin en invitant Armand Noutack II et ses collègues enseignants à venir "encadrer" des joueurs de l'équipe nationale de football en pleine coup d'Afrique des Nations au Maroc.
Dans une tribune, le journaliste sportif crache ses vérités sans craintes et sans porter de gans.
"La FECAFOOT ne finit jamais de nous étonner. Après les recrutements bizarres, les licenciements à la criée et les décisions dignes d’un marché Mokolo en heure de pointe, voilà qu’on nous sort une nouvelle trouvaille : envoyer des enseignants au Maroc pour donner des cours aux Lions U17 en pleine CAN. Qui a eu cette idée ? Qui a validé ça ? Qui, dans cette fédération, s'est réveillé un matin en se disant : "Tiens, si on transformait la CAN en salle de classe ?"
Vraiment, au Cameroun, on ne sait plus où commence le football et où finit la comédie. Depuis quand un élève qui a fui la salle de classe pour aller jouer ballon va accepter de réciter Baudelaire entre deux matchs ? Vous imaginez un joueur qui vient de courir 90 minutes, qui transpire encore, et on lui demande : "Conjugue le verbe marquer au plus-que-parfait du subjonctif" ? C’est quel niveau de sorcellerie éducative ça ?
Et puis, soyons sérieux un instant. Ces enfants-là sont en pleine compétition, leur cerveau est branché sur "football, repos, match", et c’est maintenant que vous venez leur parler de dissertation et de théorèmes de Thalès ? Et le plus drôle, c’est qu’on a envoyé trois enseignants. Pourquoi trois ? Un pour les fautes de frappe des journalistes de la FECAFOOT, un pour apprendre aux dirigeants à rédiger un contrat sans scandale, et un dernier pour enseigner la géométrie aux membres du staff afin qu’ils arrêtent de confondre carré d’as et jeu en triangle ?
En vérité, cette histoire sent le coup de communication à plein nez. Parce qu’on connaît la chanson : dans quelques jours, on va nous bombarder de vidéos montrant un joueur feuilletant un cahier, avec un prof à côté qui fait semblant d’expliquer quelque chose. Juste pour que ça passe sur les réseaux sociaux et que certains crient au "changement historique". Pendant ce temps, dans les centres de formation du pays, il n’y a même pas de bancs pour s’asseoir, et les jeunes talents galèrent pour allier études et football.
Franchement, ce pays mérite une série Netflix. Chaque jour, un nouvel épisode, toujours plus incroyable que le précédent. Aujourd’hui, c’est l’école qui vient chercher les élèves au stade, demain, ce sera quoi ? Des docteurs qui viennent vacciner les joueurs en plein match ? Des coiffeurs envoyés pour refaire les coupes avant la mi-temps ? Une chose est sûre, avec la FECAFOOT, on ne manque jamais de spectacle. Malheureusement, c’est le football camerounais qui en paie le prix".