Le 8 mai dernier, 25 femmes et 28 hommes camerounais expulsés de la Guinée Équatoriale ont accosté les rives de Campo-Beach, village frontalier avec le pays de Théodoro Mbasogo. Dans les colonnes du quotidien national Cameroon Tribune édition du 10 mai 2016, on apprend que ces 53 Camerounais sont revenus dépourvus de tous leurs biens.
Une situation à l’origine des lamentations d’Anne Matip, que les éléments du Bataillon d’Intervention Rapide (BIR) ont tout fait pour consoler. «Je suis sortie pour aller acheter un médicament à mon petit-fils. Mes explications ont été vaines. On m’a jetée dans le camion en me faisant comprendre que je n’ai plus le droit de vivre sur le sol guinéen», raconte-t-elle.
Pourtant cette dame d’une soixantaine d’années qui vit en Guinée Équatoriale, depuis déjà 38 ans, affirme détenir tous les documents officiels qui lui donnent le droit d’y vivre. Tout comme elle, nombreux sont ceux des 53 Camerounais qui disent être en règle et ne comprennent pas leur expulsion. «Ils racontent tous presque la même histoire. Dans leurs récits, on retient qu’ils ont été interpellés d’une manière ou d’une autre par les forces de l’ordre équato-guinéennes en relation avec les populations locales», nous informe le journal.
À en croire le récit de certaines de ces personnes, on apprend que ceux qui de Malabo ont été interpellés et gardés à vue dans une cellule au mois de mars. La garde à vue aurait duré une semaine. Tout de même, selon les autorités, le problème posé par ce genre d’expulsion réside dans l’identification. Car au moment où ils arrivent au Cameroun, personne n’a aucune pièce d’identification sur lui.
«Nos voisins équato-guinéens renvoient tout le monde ici au Cameroun. Et pourtant, tous ne sont pas Camerounais», déclare Antoine Bisaga, le Préfet de l’Océan. Pour le cas présent, les forces de l’ordre camerounaises ont dû user des «techniques» pour identifier les 53 Camerounais et découvrir des Africains d’autres nationalités.