La gestion du compte d’affectation durant les sept années de bail d’Ama Tutu Muna au Ministère des Arts et de la Culture (MINAC) est actuellement examinée. En effet, selon les informations relayées par le quotidien Le Messager n°4450 en kiosque le jeudi 5 novembre 2015, la Présidence de la République aurait instruit une enquête sur la gestion des comptes de l’ex MINAC.
«Il y a quelques jours, par voie de courrier, frappé du sceau de la grande confidentialité, de hautes instructions sont parvenues sur la table de Madame Mbah Acha née Fumundam Rose Ngwari, Ministre délégué à la Présidence de la République, Chargé du Contrôle Supérieur de l’Etat (CONSUPE). La Présidence de la République signale au CONSUPE que sur très hautes instructions du Chef de l’Etat, Président de la République, Paul Biya, il y a urgence à voir clair dans la gestion des comptes», écrit le journal.
Le Messager révèle également qu’il ne s’agit pas pour le CONSUPE de se limiter «à la seule somme de 1,096 milliards F CFA décaissé pour les dépenses frivoles, indécises et fictives ; mais il s’agit d’élargir l’enquête sur la gestion du compte d’affectation sur les sept années de bail d’Ama Tutu Muna au Ministère des Arts et de la Culture».
L’on se souvient qu’en date du 21 octobre 2015, le nouveau Ministre des Arts et de la Culture, Narcisse Mouelle Kombi, a adressé au Ministre des Finances une correspondance ayant pour objet «Audit du compte d’affectation spéciale pour le soutien de la politique culturelle». Le professeur Mouelle Kombi constatait qu’à sa prise de fonction, «ce compte, doté d’un milliard de francs pour l’exercice 2011 est entièrement consommé et présente un solde débiteur à la Paierie Générale du Trésor». Le nouveau MINAC relevait aussi que «d’importants décaissements» ont été effectués dans ce compte par l’Agent comptable.
Créé par décret présidentiel n°2001/389 du 5 décembre 2001, ledit compte d’affectation spécial devait à l’origine être ravitaillé annuellement d’un montant d’un milliard de F CFA pour soutenir la création, la production et la promotion des arts. Il servait aussi à accorder des aides diverses aux artistes, aux organisateurs des évènementiels tels que les festivals, les productions littéraires, les albums discographiques…