Candidat annoncé à la présidentielle de 2025, Ntimbane Bomo déplore l’hyper tribalisation des débats au Cameroun. Il estime que le Cameroun n’est pas encore une nation. Chacun prêche d’abord pour sa tribu.
« Les affrontements intercommunautaires qui ont lieu à Magba dans le département du Noun ne sont rien d’autre que la conséquence de la tendance actuelle à l’exacerbation dans la vie publique camerounaise, des affirmations identitaristes et communautaristes de type tribal et ethnique. Le discours des origines tribales et communautaires a envahi l’espace public camerounais », a-t-il déclaré.
« La citoyenneté villageoise a pris le dessus sur la citoyenneté camerounaise. Lorsqu’une personne s’exprime publiquement, on interroge d’abord ses origines tribales : » Ntimbane Bomo , c’est un nom quoi? Il est d’où ? » Lorsqu’une personne est nommée ou promue, des interrogations sur sa compétence importent peu. Ce qui ressort en premier c’est : » , ajoute-t-il.
« C’est à peine si on parle encore de la nation camerounaise, qui restera pourtant le seul socle sur lequel les camerounais pourront vivre en paix. Les émotions grégaires qui créent la vision tribalisée et ethnicisée des États sont à l’origine des conflits communautaires sanglants et du sous- développement dans lequel nous sommes terrés. On ne peut pas promouvoir la prépondérance de son ethnie ou de sa tribu sur la nation et prétendre travailler pour son pays », poursuit-il.
« « C’est pourquoi dans mon projet présidentiel, il est prévu l’organisation en 2026 d’une grande conférence sur l’identité camerounaise. Car il n’existe pas encore un peuple camerounais, mais plutôt des populations camerounaises constituées en peuplades tribales et ethniques. La notion de nation camerounaise doit être cernée par tous. Lorsque les camerounais sauront qu’on est d’abord camerounais avant d’être de son village, alors ce sera le départ de l’émergence de notre pays et la fin des conflits communautaires », a-t-il conclu.