Réunis d’abord en session extraordinaire, le 6 octobre dernier pour l’élection du 2ème adjoint au maire, les conseillers municipaux de la commune de Tonga, porte d’entrée et de sortie sud de la Région de l’Ouest, se sont ensuite retrouvés le lendemain,7 octobre pour examiner les comptes administratifs 2013 et 2014.
« Nous voulons simplement comprendre avant de nous décider. Soyons conséquents des actes que nous posons. Dire les vérités au maire, ne devrait pas être assimilé à de l’adversité ».
C’est en ces termes empreints d’engagements que les conseillers municipaux étaient repartis, très tôt le matin, dans les différents travaux en commission, après la 1ère journée consacrée à l’élection du 2ème adjoint au maire. Le moins que l’on puisse en dire est que les débats ont été houleux.
Dans cette ambiance, le Préfet du Ndé, Samuel Ernest Christian Ebellé s’est montré visiblement satisfait de la démarche participative et de liberté de ton. Le maire Raphael Désiré Bitchebe, le Préfet et son Etat-major mettent leur temps à contribution non seulement pour s’assurer de la régularité des procédures, mais aussi pour visiter quelques chantiers routiers du périmètre urbain. Un constat peu ordinaire s’y dégage.
L’autorité administrative dont l’imagerie populaire l’a étiqueté « perfectionniste », a cité en exemple dans le Ndé, les bons points du maire de Tonga. Question de faire allusion à ceux qui mettent un accent sur de beaux discours, mais abstraits.
Un tour à Tonga, le visiteur sera frappé par les routes ouvertes et réprofilées dans tous les quartiers. De ce point de vue, le maire respecte ses engagements inscrits dans sa profession de foi présentée lors des élections de 2013. « Tonga change », ont d’ailleurs reconnu des habitants.
L’heure tant attendue
Du retour de la salle, parole est donnée au président de séance. Il fait le tour d’horizon des comptes du maire, du receveur et du comptable matière. Après l’examen au fond, d’abord la vérification des calculs arithmétiques, il y a selon les conseillers, « l’incohérence entre les chiffres du receveur et du maire, erreur de calcul entre les comptes administratifs et de gestion ». Le maire est soumis de facto à un exercice où il doit lever le doute sur sa gestion. Il procède par une démarche explicative et holistique. Le chef de l’exécutif déplore lui aussi l’absence des documents d’appréciations de l’exercice de 2013, année à cheval entre l’ancienne équipe et la nouvelle dont il conduit la destinée avec beaucoup d’engagement doublé du projet de société « vivre ensemble, agir ensemble ».
Désiré Raphael Bitchebé, depuis sa prise de fonction, a mis tout le monde au travail. Il fait bouger toutes les lignes notamment, l’efficacité recherchée dans chaque poste de travail. Il est donc établi que tous ne travaillent pas pour le maire, mais pour la commune de Tonga, avec la volonté manifeste du guide DRB.
L’erreur semble être dans le camp des conseillers qui plaidaient hier pour une collaboration complice entre le maire et le receveur. « La concordance entre les chiffres du maire et ceux du receveur sont parfaites. Le compte administratif ne souffre de rien. Nous ne sommes pas là pour créer la disharmonie.
Nous mettons l’accent sur la traçabilité et la sincérité des chiffres », a rassuré le maire. Le président de séance a repris la parole pour remercier le maire et le rassurer également du fait que les errements des conseillers municipaux étaient dus au manque d’explications du maire. Il est donc désormais clair que le compte administratif sera voté le 14 octobre prochain.
Le préfet, Samuel Ebellé qui trouve toujours impérieux d’accompagner les conseillers municipaux, a exhorté ceux-ci à se joindre aux efforts entrepris par le maire.
Pour lui, il est nécessaire de vite voter le compte administratif pour ne pas perdre les financements. Pour le cas de figure, le compte de 2014 en l’occurrence devait être voté au plus tard en fin mars 2015. Comme pour dire, ce type retard plomberait l’élan de développement. Pour l’autorité de tutelle qu’il représente, le regard est prioritairement pointé sur les performances à recouvrer d’une commune.
Du point de vue des dépenses (investissement), la tutelle vérifie également ce qui avait été inscrit dans le plan de campagne, regarde ce que l’Etat, les partenaires et la commune ont disposé pour mener les projets. Evalue enfin ces projets.
Appréciant la liberté de ton, le préfet recommande désormais de faire le distinguo entre contester pour faire du "sur place" et critiquer pour faire avancer. Toutefois, critiquer pour avancer, est l’attitude qui a forgée de grandes puissances.