Alors que les partisans du pouvoir, présentent les mesures que le président de la République a instruit le gouvernement de prendre, pour apporter des réponses aux revendications exprimées par certains avocats anglophones quant au fonctionnement des services judiciaires, comme la porte de sortie à la crise socio politique qui secoue le Cameroun, rien ne laisse entrevoir que les contestataires qui ont fait de la libération de leurs leaders un préalable, suivront la voie de l’apaisement.
Au titre des mesures prises par le gouvernement, pour répondre aux préoccupations des avocats anglophones, il y a la création d’une Commission chargée, d’accélérer la promotion du bilinguisme et du multiculturalisme, la publication de la version anglaise par l’OHADA de son traité et de ses autres textes.
Il y a aussi, la création prochaine d’une Section de la Common Law à la Cour suprême, qui examinera en anglais, dans le respect de la Common Law le cas échéant, toutes les affaires venant des Cours d’Appel du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
Le pouvoir évoque également la création d’une section Common Law à l’Enam, la création des départements d’English Law dans les Universités de Douala, Maroua, Ngaoundéré et Dschang.
A côté de toutes ces mesures, le GCE Board a reporté la date limite d’inscription aux examens dont il a la charge.
Les ministres en charge des questions d’enseignement secondaire et d’éducation de base, ont aménagé le calendrier scolaire afin de donner une chance aux élèves. Ceux-ci, sont d’ailleurs privés de congés de pâques, pour des raisons de rattrapage.
Le Fédéralisme, est rejeté par le gouvernement
La principale revendication du «Consortium », reste le fédéralisme. Cette exigence, est rejetée par le pouvoir de Yaoundé, qui brandit l’épouvantail de la division du pays. Pour le président camerounais, le « Cameroun est un et indivisible et le demeurera ». L’unicité du Cameroun, font valoir les tenants du pouvoir, est un héritage des pères fondateurs, obtenu au prix d’énormes sacrifices, même si la constitution camerounaise, n’interdit pas d’aborder la question du fédéralisme.
A cette exigence, les contestataires anglophones ont greffé la libération « immédiate » et sans condition de leurs leaders dont le procès se déroule au tribunal militaire de Yaoundé.
En effet, Nkongho Felix Agbor Balla et Fontem Afortekaa Neba, leaders du Cameroon Anglophone Civil Society Consortium, en abrégé CACSC, dont le procès s’est ouvert le 13 février au tribunal militaire de Yaoundé, sont poursuivis pour, actes de terrorisme, hostilité contre la patrie, sécession, révolution, insurrection, outrage au Président de la République, outrage aux corps constitués et aux fonctionnaires, rébellion en groupe, guerre civile, propagation de fausses nouvelles, apologie de crimes.
Ils risquent la peine de mort, s’ils sont reconnus coupables d’actes de terrorisme selon l’article 2 de la loi n°2014/028 du 23 décembre 2014 portant répression des actes de terrorisme.
Leurs partisans, dont les appels aux villes mortes, sont largement suivis par les populations des régions du Nord-Ouest et du sud-ouest, n’ont toujours pas levé leur mot d’ordre de grève. Ils exigent le rétablissement d’internet coupé voici près de 80 jours, le fédéralisme et la libération de leur leaders.