Actualités of Tuesday, 12 April 2016

Source: camer.be

La fécondité excessive serait un handicap

L’Institut de formation et de recherche démographique (Iford)L’Institut de formation et de recherche démographique (Iford)

Le débat est ouvert et les avis divergent au sujet de l’équilibre du nombre de naissance et de l’évolution de la croissance.

L’Institut de formation et de recherche démographique (Iford) et le centre d’appui à la recherche et l’enseignement des institutions francophones d’Afrique ont récemment organisé un atelier d’imprégnation à l’intention des journalistes et décideurs politiques.

Au cours des travaux, il s’est posé la question des facteurs qui peuvent contribuer à la croissance. La structure de la population a été évoquée par les experts comme l’un des facteurs importants. Ils pensent d’ailleurs qu’elle peut être modifiée avec un taux de fécondité qui baisse et diminue la charge familiale.

Ce qui entrainerait un faible taux de dépendance. La force de cette pensée émerge la question de savoir s’il fallait réduire la fécondité ou la maintenir. Plusieurs experts ont jugé qu’il faille plutôt équilibrer fécondité et croissance. Et à cet effet, il fallait rester dans le seuil moyens des naissances afin d’avoir une maitrise de la vitesse d’accroissement de la population.

Une thèse qui remet sur la table des débats la politique de fécondité de l’économiste anglais Thomas Malthus (1766­1834), et celle de Mao Tsé­toung qui a dirigé la république populaire de chine de 1949 à 1976. L’économiste anglaisprône une restriction de la natalité parce que la population d’un pays augmente toujours plus vite que la production des ressources nécessaires pour assurer son alimentation et plus généralement son existence.

La Chine a introduit cette politique de limitation des naissances à la fin des années 1970 pour freiner une démographie alors galopante, précédemment encouragée sous la direction de Mao Tsé­toung. 30 ans plus tard, la Chine est parvenue dans une certaine mesure à contrôler le rythme de la croissance démographique. Le 6 janvier 2005, naissait, dans une maternité de Beijing, un petit garçon nommé Zhang Yichi: c’était le 1.3 milliardième citoyen chinois.

Or, sa naissance est survenue quatre ans plus tard que prévu dans les rapports prévisionnels des spécialistes. Ce ralentissement démographique de la chine a des conséquences aujourd’hui. En effet, comme le résume le journal le monde, les inquiétudes au sujet de la baisse de la population en âge de travailler en Chine, s’ajoutant à son vieillissement inexorable, ont conduit les autorités à progressivement assouplir la loi.

La population chinoise en âge de travailler a chuté de près de 3,7 millions de personnes en 2014, tombant à 915,8 millions. Les 212 millions de personnes âgées représentaient fin 2014 environ 15,5% de la population.

Et, selon des estimations de l’ONU, 30% des Chinois auront 60 ans ou plus en 2050, soit bien davantage que la moyenne de 20% attendue mondialement. Le taux de fécondité actuel de 1,4 enfant par femme est très en­deçà du seuil de 2,1 enfants supposé garantir le renouvellement des générations.

Raison pour laquelle, les autorités chinoises ont décidé le 29 octobre 2015 la fin de la politique controversée de l’enfant unique, vieille de plus de trois décennies, et l’autorisation pour tous les Chinois d’avoir deux enfants.

Le Cameroun

Cette politique de limitation des naissances a par ailleurs été un succès au XIXe siècle notamment parmi les classes favorisées qui y trouvaient le moyen de justifier l’idée selon laquelle les pauvres sont responsables de leur situation et que leur venir en aide était contraire à leurs intérêts.

Ces thèses de Malthus furent critiquées par les catholiques qui considéraient qu’il s’agissait d’un déni du devoir sacré de procréation ainsi que par les marxistes qui y voyaient un moyen d’adoucir les effets néfastes du capitalisme en évitant à la classe dirigeante de devoir partager ses richesses. Où se situerait alors le Cameroun face à ces théories.

Ce pays d’Afrique centrale qui compte 24,95 millions d’habitants pour une superficie de 475 442 km fait face à la question jeune avec un resserrement de plus en plus marqué de la courbe des âges. Selon des experts et contrairement à ce que certains pensent, juste 10 % de la population pratique la contraception alors que 60 % de femmes camerounaises désireuses n’ont pas accès.

Le Dr Michel Tenikue, appelle le gouvernement à accompagner les familles par un soutien sur les plans sanitaire, éducationnel, économique, professionnel, civique, de l’emploi et qu’il investisse aussi des maintenant pour préparer l’avenir.

Pour le Dr Tenikue le PIB n’a pas beaucoup augmenté depuis 1990 et surtout la productivité des personnes est encore négative contrairement à la contribution par âge et par emploi qui n’apportent malheureusement pas grand­chose.