Le 13 octobre 2016 est le troisième jour de manifestation des avocats des Régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Un mouvement entamé mardi par les hommes de loi des deux Régions anglophones pour demander une meilleure intégration nationale. Ils fustigent entre autres l’inexistence de la version anglaise au Cameroun des actes uniformes OHADA (Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires), et disent non au Code civil francophone dans les juridictions de ces Régions qui sont purement anglo-saxon.

La première journée de la grève a sérieusement perturbé le fonctionnement des tribunaux dans les villes concernées. Aussi, renseigne La Nouvelle Expression (LNE) du 13 octobre, le Ministre de la Justice, Garde des Sceaux, a-t-il entrepris de leur tendre la main. Laurent Esso a reçu Me Nico Halle qui est le président de l’assemblée générale des avocats du Cameroun.

Suite à cette entrevue, le MINJUSTICE a donné instruction «pour que la version anglaise des actes uniformes OHADA soit mise à jour, comme l'ont exigé, avec menaces à l'appui, les avocats de la partie anglophone du Cameroun», indique le journal. Pour Me Nico Halle, c’est déjà une avancée significative. «Les échanges avec le Ministre de la Justice ont été fructueux, et vont s’implémenter à cours et à long terme», affirme-t-il, exhortant ses collègues avocats à préconiser le dialogue.

Cet appel n’a pas vraiment été entendu. Selon Me Harmony Bobga, président de l’Association des Avocats du Nord-Ouest, «il ne s’agit pas là de toutes les revendications soulevées par les avocats anglophobes du Cameroun». Ce dernier exige même la démission de M. Nico Halle, qui de son avis, n’a pas défendu les intérêts de ses collègues.

«Dans les tribunaux depuis ce mercredi qui marque le deuxième jour de cette grève des avocats anglophone du Cameroun, comme ce fut le cas mardi, pas de robe noire, pas de plaidoiries, ces avocats sont absents dans tous les tribunaux du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, toutes les deux Régions anglophones du pays. Cette situation on le sait, perturbe déjà le déroulement de certains procès», note le journal.