Dans son édition du 7 décembre 2016, le quotidien Le Jour rapporte qu’à Bamenda au Nord-Ouest, les avocats et les enseignants continuent de grever. En date du 6 décembre dernier, les négociations entamées par les membres du Gouvernement et qui devaient ramener la paix de ce côté-là ce sont plutôt mal achevées.
C’est en queue de poisson que les acteurs desdites négociations se sont séparés. «La déception était visible sur les visages des médiateurs gouvernementaux le 6 novembre 2016, en fin de journée, dans la ville de Bamenda», écrit le quotidien. Il s’agissait en fait de la suite des pourparlers du 24 au 26 novembre derniers entrepris par Philemon Yang, le Premier Ministre (PM).
Le quotidien raconte qu’ «au sortir de quatre heures de travail à huis clos dans un hôtel huppé de Bamenda, Wilfred Tassang, le secrétaire exécutif national de la Cameroon Teachers’ Trade Union (Cattu), a eu des mots amers envers les émissaires du Premier Ministre: «La grève continue, le Gouvernement veut jouer avec nous».
Visiblement les uns et les autres n’ont pas pu tomber d’accord. Les plaignants n’ont pas pu avoir le minimum de leurs revendications. «Le Jour a appris que le comité initié par le PM dans le cadre des accords issus de la première concertation devait débattre et faire ressortir par «ordre de priorité», puis «résoudre suivant un chronogramme établi consensuellement» les problèmes répertoriés», écrit le journal.
Pour ce qui est des enseignants anglophones, ces derniers ne veulent pas transiger tant que le Gouvernement ne procède pas sans délai au «redéploiement des enseignants d’expression française qui enseignent les élèves en anglais». Malgré le tollé que cette revendication a suscité au sein de l’opinion, ils persistent à penser que «la langue anglaise que ces enseignants utilisent est mauvaise».
Et depuis trois semaines que dure déjà ce mouvement d’humeur, la demande faite aux élèves et surtout à leurs parents de rester à la maison pour leur sécurité, est toujours d’actualité et «ils ne regrettent pas les cours qui ne sont pas faits», précise Le Jour. «S’il y a compromis entre le gouvernement et les enseignants, des cours de rattrapage seront organisés pour vite rattraper le décalage», justifie Wilfred Tassang, qui reconnait les conséquences de la situation.
Du côté des avocats dont les réclamations portent sur la prise en compte de la spécificité de la common law, leur mot d’ordre de grève n’a toujours pas été levé. Le Jour rapporte qu’ils ont plutôt annoncé le boycott des assises du 31e congrès annuel de la Conférence Internationale des Barreaux (CIB) qui se tient à Yaoundé du 7 au 9 décembre 2016. «Nous n’avons pas préparé ces assises parce que d’autres choses importantes nous préoccupent maintenant», a confié Me Harmony Bobga, président de la North West lawyers Association (Nwela), l’association des avocats de la région du Nord-Ouest.