Le chef militaire du Niger a refusé de libérer le président déchu du pays en échange de la levée des sanctions.
La Cedeao - Communauté Économique Des États de l'Afrique de l'Ouest - a fait cette offre dimanche après la 64e Session ordinaire de la Conférence des Chefs d'État et de Gouvernement de l'organe régionale à Abuja, au Nigéria.
Elle a demandé à plusieurs reprises la libération de Mohamed Bazoum depuis son assignation à résidence fin juillet.
Ses proches affirment n'avoir aucune information à son sujet depuis qu'il a tenté, sans succès, de s'évader de sa détention le 19 octobre.
Dimanche, les dirigeants de la Cedeao se sont réunis dans une région toujours en crise après les prises de pouvoir militaires au Niger, au Mali, au Burkina Faso et en Guinée depuis 2020, et deux tentatives de coup d'État dans d'autres pays ces dernières semaines.
La Cedeao a exigé à plusieurs reprises que la junte nigérienne rétablisse le régime civil dans les plus brefs délais. Elle a menacé d'intervenir militairement et a suspendu toutes ses relations commerciales avec ce pays enclavé, mais en vain.
Dimanche, l'alliance s'est une fois de plus jointe à ses partenaires locaux et internationaux pour appeler la junte à libérer M. Bazoum.
Elle a également demandé à la junte de raccourcir son projet de transition vers un régime civil, qui dure actuellement trois ans.
La Cedeao n’a pas précisé ce qui serait considéré comme une période de transition acceptable.
Plus tard dans la journée, le chef militaire du Niger, le général Abdourahamane Tchiani, a déclaré à la chaîne de télévision publique RTN que M. Bazoum ne serait pas libéré.
Le général Tchiani a accepté de réduire la période de transition, mais n'a pas précisé de combien.
En réponse au discours du général, la Cedeao a déclaré lundi qu'elle maintiendrait ses sanctions contre le Niger.
Cependant, elle a annoncé qu'elle créerait un comité chargé de travailler avec la junte nigérienne à l'établissement d'une feuille de route pour la transition et que, sur la base des résultats de ces négociations, les sanctions seraient progressivement allégées.
Le 19 octobre, M. Bazoum, sa famille, ses cuisiniers et les agents de sécurité ont tenté de s'échapper par hélicoptère, mais ils ont été arrêtés.
Les membres de la famille de l'ancien président disent que la dernière fois qu'ils ont eu de ses nouvelles, c'était la veille du plan d'évacuation.
Depuis le coup d'État, les proches ont dénoncé le traitement "abusif" qu'ils ont subi de la part du nouveau régime militaire.