Les éléments de la brigade de recherches de Maroua ont mené le mercredi, 06 septembre 2023 une opération spéciale à Douggoi, un quartier de l'arrondissement de Maroua 3e, sous la supervision de l'adjudant-chef Samuel Bekono, commandant de cette unité de la gendarmerie. Sur la base d'un renseignement, les pandores ont effectué une descende au domicile de Fayssal Hamadou, le chef de gang. Le redoutable bandit qui opère avec une arme automatique est à la tête d'un vaste réseau des malfrats spécialisé dans le vol des motocyclettes et voitures.
Ce polygame, père de plusieurs enfants a transformé son domicile en atelier où sont dépiécées et gardés les motos et autres engins volés. Flairant l'arrivée des gendarmes, le malfaiteur s'est volatilisé dans la nature. Mais des membres de sa famille ont été interpellés. Notamment ses deux épouses Almata Oumarou (34 ans), Aissatou Bachirou (28 ans) et Idrissa Moussa (22 ans), un repris de justice.
Tous ont été surpris en train de changer la peinture et les numéros des châssis des motocyclettes volées. Outre ce coup de filet, les éléments de l'adjudant-chef Samuel Bekono ont saisi un important butin. Il s'agit de vingt motocyclettes dont huit en pièces détachées, d'un véhicule de marque Corolla de couleur bleue, immatriculé EN924 AM, deux machines servant à changer le numéro des châssis des motos, une soixantaine de couteaux, des appareils de musique, des pinces monseigneur, une quarantaine des dossiers des véhicules et des motos, une centaine des clés de motos et plusieurs autres matériels servant à l'agression. Selon le commandant de la brigade de recherches, le chef de gang Fayssal Hamadou gère son "business" comme une industrie où il dispose de plusieurs « employés».
«Chaque jour, il débourse 800 000F pour qu'on lui ramène 10 motos en raison de 80 000F l'unité. Si on lui ramène plus de dix motos, il prend toujours. Il a des éléments qu'il déploie un peu partout dans la ville. A la tombée de la nuit, ils se chargent d'agresser pour arracher les motos. Le plus souvent c'est des agressions mortelles», explique l'adjudant-chef Samuel Bekono.
D'après ce sous-officier de la gendarmerie nationale, les motos, voitures et autres engins volés sont vendus au Tchad. «Le chef de gang achète une moto chez ses com- plices à vil prix c'est-à-dire à 80 000F, mais il revend à plus de 400 000F au Tchad après avoir changé le numéro de châssis. Il fait transiter les motos et autres engins volés par Guirvidig avant de les faire entrer au Tchad ».
Après le démantèlement du réseau des malfrats spécialisé dans le vol des motocyclettes et voitures, suivi de l'interpellation des complices, la population est sortie en masse exprimer sa joie devant la brigade de recherches, non sans réclamer ces hors la loi pour leur appliquer la justice populaire. Fayssal Hamadou, le chef de gang est encore en cavale. Mais le commandant de brigade de recherches indique qu'un dispositif a été mis en place pour le traquer et que sa cavale ne sera que de courte durée. Son arrestation permettra peut-être de réduire les cas d'agressions à mains armées qui se sont multipliées ces derniers mois dans la ville de Maroua, faisant des nombreux morts.