Actualités of Monday, 14 September 2015

Source: Le Monde

La luttre contre Boko Haram s'organise dans le nord du Cameroun

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Les phares des bus à l’arrêt éclairent l’entrée de la ville de Maroua, capitale régionale de l’extrême nord du Cameroun.

Au milieu de la route, les passagers descendus forment une file interminable. Il est 23 h 12. « Présentez-moi vos cartes nationales d’identité (CNI) », ordonne le policier. Torche à la main gauche, il jette un bref regard à l’homme debout devant lui. « Ouvrez votre sac à dos ». Les gestes se répètent, monotones. Epuisés, les autres passagers s’assoient à même le sol ou s’adossent aux carlingues.

« Depuis le début des incursions en terre camerounaise de Boko Haram, les contrôles mixtes se sont intensifiés dans l’extrême nord. Mais, depuis les attentats suicides qui ont frappé en plein cœur Maroua, tout est sur haute surveillance », explique un agent. Aucun véhicule n’entre, ne sort et ne circule dans la ville après 20 heures. « Il faut attendre 5 heures pour entrer dans Maroua et arriver à l’agence », ajoute un conducteur, allongé sur son siège. « Surveiller les villages »

Le 14 août, le président camerounais Paul Biya a décidé de déployer 2 450 soldats supplémentaires, dans le cadre de la contribution du Cameroun à la force multinationale mixte, mise en place avec le Nigeria, le Niger et le Tchad pour lutter contre la secte islamiste.

Les contrôles d’identité s’étendent aux banques et autres édifices publics, où les agents disposent de détecteurs de métaux. « Militaires, policiers et gendarmes viennent tout le temps en patrouille et nous devons dénoncer tout individu suspect », confie Mérimé. Le jeune vendeur a installé son échoppe à quelques mètres de l’endroit où a eu lieu l’attentat suicide au marché central de Maroua, le 22 juillet dernier.