Actualités of Monday, 4 April 2016

Source: cameroon-info.net

La police retire des affiches de ENEO

Le DG d’ENEO, Joël Nana Kontchou Le DG d’ENEO, Joël Nana Kontchou

Le Directeur Général de la société en charge de l’électricité au Cameroun est sommé de s’expliquer sur les objectifs d’une campagne publicitaire impliquant des hommes politiques.

Les affiches d’une campagne publicitaire mettant à contribution des personnalités politiques et du monde des affaires sont actuellement interdites par la police camerounaise.

L’une de ces affiches montre clairement le Ministre de l’Eau et de l’Energie, Basile Atangana Kouna arborant avec un air sérieux, le message: «Je partage l’Energie du Cameroun». Dans cette campagne, ENEO propose 10 conseils pratiques pour économiser et partager l’énergie.

Basile Atangana Kouna affirme: «Nous allons proposer l’usage des ampoules économiques dans les bâtiments publics afin de donner un supplément d’énergie à tous nos hôpitaux». Lui emboitant le pas, André Fotso, Président du GICAM ajoute que: «Si en fin de journée chaque entreprise débranche ses appareils électroniques non-utilisés, un supplément d’énergie sera gagné pour chaque famille».

Selon le Quotidien Mutations du vendredi, cette vaste campagne de communication conçue par ENEO avec l’aval du Ministère de l’Eau et de l’Energie vient d’être stoppée par la Présidence de la République. Depuis jeudi dernier, «la police arrache systématiquement toutes ces affiches à Yaoundé et à Douala ».

Selon des sources dignes de foi, le Directeur Général d’ENEO, Joël Nana Kontchou a été sommé de fournir des explications à la Présidence de la République qui ignore visiblement les objectifs de cette campagne.

Au regard des coupures intempestives dont souffrent les populations camerounaises, une telle campagne est peut-être mal perçue par l’opinion publique, qui se demande «comment économiser une énergie qui n’existe pas?».

Mais pour le journal, cette campagne pourrait tout aussi montrer que ENEO s’accorde avec ses consommateurs «sur le fait que la situation est grave. Et que chacun va devoir apporter sa contribution, sinon faire un sacrifie pour la juguler, en attendant le supplément d’énergie attendu des ouvrages hydroélectriques en construction ou en finition », peut-on lire.

Selon des chiffres officiels, le déficit en énergie au Cameroun est de 100 Mw par jour. Ce déficit s’est aggravé, apprend-on, entre le 12 et le 20 mars 2016, à la suite d’un incident survenu au poste de transformation d’Oyomabang à Yaoundé.

Cette situation a entraîné la mise hors d’usage des deux transformateurs de puissance 225/90 Kv. Des solutions d’urgence auraient été trouvées et la situation reviendrait progressivement à la normale.