Actualités of Thursday, 3 September 2015

Source: cameroon-info.net

La région du Sud est dernier de la classe au classement par nombre d’électeurs

Elecam Elecam

Le score catastrophique des électeurs de la région d’origine du chef de l’Etat Paul Biya pourrait laisser à penser que dans cette partie du pays, personne ne s’intéresse plus à la politique. Le score enregistré ici est si bas que la région est apparue dernier de la classe au classement des dix régions par nombre d’électeurs ; une situation que les membres d’Elections Cameroon (Elecam) ont dû justifier lors d’une virée dans les services du gouverneur de la région, Jules Marcellin Ndjaga.

C’est en effet ce lundi 31 août 2015 aux environs de 11h, d’après le quotidien privé Mutations dans sa parution de ce mercredi 02 septembre, qu’une délégation d’Elecam s’est rendue dans les bureaux du patron de la région du Sud. A sa tête, un certain Jules Mana Schwangele, avec à sa suite Pierre Roger Efandene et chose curieuse, Armand Patrice Edjongolo, le Délégué régional d’Elécam, qui n’était que membre de la délégation alors que c’est lui qui chapeaute les activités de cette institution dans le Sud. L’objectif visé par cette descente d’après le journal était « de rendre compte des problèmes et difficultés matériels, humains et contextuels rencontrés pendant l’opération, afin d’entrevoir les prochaines échéances sous de meilleures auspices ».

« Nous sommes globalement satisfaits des résultats que nous avons engrangés dans le Sud n’en déplaise à ceux qui pensent que nous sommes des éternels derniers. Il faut voir les résultats en chiffres relatifs c’est-à-dire en comparant le nombre d’inscrits au fichier électoral de la région, et non en valeur absolue. Car, le Sud qui est l’une des régions les moins peuplées du pays (700.000 habitants), ne compte que quelques 300.000 potentiels électeurs », s’est justifié M. Schwangele cité par Mutations qui précise que le chiffre de 7 028 électeurs inscrits au fichier électoral « pourraient être revues à la hausse d’ici à la fin de la semaine, lorsque tous les chiffres issus des antennes communales seront disponibles ».

« Les jeunes étudiants ayant atteint la majorité électorale préfèrent s’inscrire ailleurs. Cette situation maintient le Sud en deçà de ce à quoi on pourrait s’attendre », a pour sa part affirmé à Mutations, l’un des membres du conseil électoral présent dans le bureau du gouverneur. Comme cause de ce score pauvre, « l’absence chez les citoyens en âge de voter, de la Carte nationale d’identité (Cni) et l’absence des institutions universitaires qui entraîne un exode massif de la population jeune vers les grandes métropoles » ont entre autre été évoquées par les membres d’Elecam.

Le patron de la région du Sud, le gouverneur Jules Marcellin Ndjaga, bien qu’ayant dit sa satisfaction au regard des résultats enregistré, n’a pas hésité à s’insurger contre la polémique faite autour du positionnement de son unité de commandement au classement des inscriptions ; convaincu de ce que « dans une région comme le Sud, il y a des gens qui ne s’intéressent pas à la politique, et que l’opération des inscriptions n’est pas une compétition entre régions, mais beaucoup plus un devoir citoyen ».

Néanmoins, aux responsables d’Elecam, il a conseillé « un diagnostic des difficultés internes qui pourraient à la longue compromettre leur mission ».

Mais le gouverneur de la région et les responsables d’Eelecam Sud pourraient bientôt avoir à faire à une autre polémique, cette fois axée sur l’indépendance supposée ou réelle d’Elecam ; ce qui ne serait d’ailleurs pas une nouveauté. Des voix s’élèvent en effet déjà pour critiquer la descente des responsables d’Elecam Sud dans les bureaux du gouverneur aux fins de justifier un score pourtant satisfaisant… toute chose qui pourrait être interpréter comme une sorte d’inféodation de cette institution à l’exécutif.