Les tribulations du parti au pouvoir avec son organisation interne, mais aussi des sujets à caractère économique font principalement le menu des journaux camerounais parus mercredi, 14 septembre 2016.
Sous le titre : «Enigme : congrès ou pas congrès au RDPC ?», le quotidien à capitaux privés Mutations s’interroge sur la situation au sein du parti au pouvoir dont le mandat du leader, Paul Biya, par ailleurs chef de l’Etat, s’achève jeudi, alors qu’aucun congrès électif ne semble à l’ordre du jour.
Il est vrai, relativise la publication, que le sommet de ce parti, légaliste s’il en est, a habitué ses militants ainsi que les observateurs aux équations à mille inconnues et que, par exemple, avant le congrès de septembre 2011, le mandat des membres du bureau politique et du comité central était forclos depuis de longs mois.
La France, rappelle cette publication, n’a pas manqué de s’impliquer, aux côtés du Cameroun et d’autres Etats, dans la recherche des solutions à la menace terroriste avec, en prime, sur le plan économique bilatéral, la signature d’un troisième Contrat de désendettement et de développement (C2D) pour un montant de 400 milliards FCFA.
Mais CT, en couverture, met surtout en avant la signature, la veille, de deux conventions d’un montant total de 21,173 milliards FCFA avec la Deutsche Bank d’Espagne et de Dubaï pour le financement de la phase I du projet d’aménagement du lac municipal de Yaoundé, la capitale.
Tout en contribuant à l’embellissement du paysage urbain, le relooking de ce site va renforcer la capacité d’accueil des établissements hôteliers et créer un nombre significatif d’emplois.
En couverture du Quotidien de l’Economie, c’est Western Union et Moneygram, deux mastodontes du transfert d’argent, qui contestent la taxe à l’exportation à eux imposée par le gouvernement, toute chose qui conduit aujourd’hui à des perturbations, sinon à des interruptions de ce service à l’international auprès des opérateurs locaux.
Désormais, l’Etat fixe à 33,33% le taux à reverser au Trésor public par envoi d’argent, explique le journal spécialisé, un taux déduit des commissions que gagnent les entreprises de transfert internationaux ainsi que leurs partenaires, lors des transferts d’argent.
Dans le partenariat qui lie ces entreprises (Western union et Moneygram) à leurs agents que sont certaines banques camerounaises, ces dernières, qui s’estiment désormais «perdantes» à cause de taxes de plus en plus élevées, perçoivent un maximum de 20% sur ces commissions.
Face à cette nouvelle énigme, Mutations prévoit déjà la convocation de l’article 18 des statuts du parti qui stipule, entre autres, qu’une simple réunion du bureau politique puisse adouber Paul Biya, qui lui-même ne souhaite pas être confronté à d’éventuelles candidatures concurrentes en cas de réunion plénière.
L’agenda des prochains jours, surchargé du chef de l’Etat, président national du parti est à l’origine du renvoi de la tenue du congrès, explique pour sa part l’hebdomadaire Repères : sur la question du mandat du chef de l’exécutif du RDPC, dont les cinq années aboutissent à la fin de cette semaine, l’entourage du secrétaire général du comité central explique qu’il existe des mécanismes de continuité de mandat sans rupture.
Comme pour rompre avec la polémique, le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune (CT) préfère célébrer les relations du pays avec la France dont l’ambassadrice, Christine Robichon, arrivée en fin de séjour, a été élevée à la dignité de Grand officier de l’ordre de la valeur au cours d’un dîner d’Etat offert par le ministre des Relations extérieures, Lejeune Mbella Mbella.