Au début, c’était une simple rumeur à laquelle on n’accordait pas vraiment d’importance. Mais au fil des jours, des premières manifestations de la possibilité d’un coup d’Etat préparé au palais d’Etoudi ont commencé par être observées par les citoyens les plus regardants ou curieux.

L’arrestation du puissant homme d’affaires Jean-Pierre Amougou Belinga, accusé d’avoir commandité l’assassinat du journaliste Martinez Zogo, conforte la position des lanceurs d’alertes camerounais qui pressentent un putsch.

On se penche davantage pour cette version avec l’éventualité que le ministre de la Justice Laurent Esso soit arrêté très prochainement.

Lui qu’on suspecte d’avoir fait partie des donneurs d’ordre qui ont demandé au commando dirigé par Justin Danwe (qui est déjà passé aux aveux au Secrétariat d’Etat à la défense) d’éliminer Martinez Zogo, ce qui aurait été fait dans le sous-sol de l’immeuble Ekang qui appartient à Jean-Pierre Amougou Belinga lui toujours.

Les plus alarmistes évoquent que le ministre d’Etat et secrétaire général de la présidence de la République Ferdinand Ngoh Ngoh alias l’homme à la punk voudrait enfin surfer sur cette énième opportunité dorée qui s’offre lui.

Le collaborateur de Paul Biya estimerait qu’il mérite de prendre la place de son patron qui est maintenant âgé et de plus en plus incapable d’assurer sa fonction de président du Cameroun.

Et comme l’occasion fait le larron, Ferdinand Ngoh Ngoh aurait bien envie de faire d’une pierre deux coups : faire couler d’autres personnalités imposantes comme lui dans l’entourage de Paul Biya comme Laurent Esso, Jean-Pierre Amougou Belinga, Louis-Paul Motaze afin d’être seul au sommet lorsqu’il ira comme un conquérant, chercher le trône présidentiel qui ne convient plus à son actuel occupant.

L’entourage de Paul Biya (89 ans) n’est pas dupe. Le président, même avec le poids de l’âge qui le frappe, a toujours son flair. Le lanceur d’alerte Boris Bertolt informe qu’il a renforcé sa sécurité rapprochée en mettant à l’écart Ivo Desancio Yenwo.

« Paul Biya semble inquiet pour sa sécurité. Il a été surpris d’apprendre l’implication des éléments de la Direction générale de la recherche extérieure car la DGRE assure également avec la Direction de la sécurité présidentielle (DSP) la protection du président de la République, à l’extérieur », écrit Boris.

Mais aussi, Paul Biya est remonté contre le patron de la DSP Ivo Desancio Yenwo qui a été accusé par Martinez Zogo d’avoir octroyé des marchés à Jean-Pierre Amougou Belinga.

« Ainsi, Paul Biya a mis à l’écart l’un de ses plus fidèles. Désormais, au palais présidentiel quand Paul Biya est au bureau, mange, va aux toilettes, se balade, des éléments de la garde présidentielle en civil figurent principalement dans le premier cordon de sécurité autour du chef de l’Etat », apprend-on.