Ce n'est pas un secret de polichinelle, le ministre de la Justice Laurent Esso et le Secrétaire général de la présidence de la République ne s'aiment pas vraiment. Le Camerounais ont pu voir les échanges de coups de la part de ces deux hommes à travers les tentatives d'arrestation téléguidées mutuellement l'un contre l'autre.
L'on a vu comment Laurent Esso a essayé de faire arrêter le secrétaire général de la présidence de la République, dans le cadre de l'affaire des fonds Covid, et comment le SGPR, Ferdinand Ngoh Ngoh a essayé d'en faire autant avec le Minjustice dans le cadre de l'assassinat du journaliste Martinez Zogo...
L'épisode de l'assassinat de Martinez Zogo en train d'être classée dans les nombreux tiroirs de crimes impunis, c'est donc le tour du ministre Laurent Esso de contre-attaquer. L'opportunité lui a été grandement offerte par l'affaire de corruption révélée par la société Glencore, dans le cadre duquel, des actions sont en cours, aussi bien au niveau du Tribunal Criminel Spécial (TCS) que de la Cours des comptes. D'après des informations parvenues à la rédaction de CamerounWeb, Paul Biya a donné son accord, pour le TCS avance dans les enquêtes. Mais Laurent Esso n'a pas encore reçu le document qui lui permettra d'agir. L'on apprend, que parmi les cadres du régime qui ont reçu des pôts de vin de Glencore, il y a de très fortes chances de trouver et donc de coincer le très influent Ferdinand Ngoh Ngoh.
Le très informé journaliste politique Boris Bertolt révèle comment Ngoh Ngoh bloque pour le moment le dossier.
"Le directeur général de la Société Nationale des Hydrocarbures (SNH) ne compte pas baisser les bras après avoir eu le sentiment d’avoir perdu la bataille dans l’affaire Savanah Energy face au secrétaire général de la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh. Il y a quelques jours, Adolphe Moudiki a adressé une correspondance au président de la République, Paul Biya dans laquelle il lui demande au président de la République d’autoriser le tribunal criminel spécial d’ouvrir des investigations suite aux allégations de Glencore.
En effet, devant la Justice américaine, Glencore a reconnu qu’entre 2007 et 2018, elle et ses filiales ont payé environ 79,6 millions de dollars à des sociétés intermédiaires afin d’obtenir des avantages indus. Objectif : obtenir et conserver des contrats avec des entités publiques et contrôlées par l’État dans les pays d’Afrique de l’Ouest (Nigeria, Cameroun, Côte d’Ivoire et Guinée équatoriale).
Pour le Cameroun, Glencore a déclaré avoir versé des pots-de-vin pour 7 milliards de FCFA à de hauts responsables de la SNH et la SONARA afin de décrocher des contrats pétroliers. Or, dans un communiqué rendu public le 30 mai 2022, la SNH indiquait dans un premier temps n’être « ni de loin, ni de près, associée à des telles pratiques, strictement interdites par son règlement intérieur ».
Sauf qu’entre temps, beaucoup de choses ont évolué dans les rapports entre L’administrateur directeur général de la SNH, Adolphe Moudiki et le présidentdu conseil d’administration depuis bientôt 13 ans, le secrétaire général de la présidence de la république, Ferdinand Ngoh Ngoh. Adolphe Moudiki suspectant Ferdinand Ngoh Ngoh de faire partie des officiels camerounais dont parle Glencore.
Après avoir reçu le courrier du patron de la SNH, Paul Bien marque sur le document « OK» pour transmission au ministre de la Justice, Laurent Esso. Le courrier est remis au secrétaire général de la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh. Sauf que Ngoh Ngoh n’a pas transmis le document jusqu’à ce jour au ministre de la Justice".