Les Rencontres économiques du Cameroun (REC), organisées les 26 et 27 février à Yaoundé, ont été marquées par la présence remarquée de l’homme d’affaires nigérian Tony Elumelu, invité d’honneur de l’événement. Cette visite a permis au Premier ministre camerounais, Joseph Dion Ngute, de s’affirmer sur la scène politique et économique, souvent dominée par l’influence de Ferdinand Ngoh Ngoh, secrétaire général de la présidence.
Arrivé en avion privé le 25 février, Tony Elumelu, président de United Bank for Africa (UBA) et figure emblématique de l’entrepreneuriat africain, a été chaleureusement accueilli par Joseph Dion Ngute. Les deux hommes ont partagé un dîner à la résidence du chef du gouvernement, scellant ainsi une relation qui a permis au Premier ministre de renforcer son image d’homme politique pro-business.
Lors de son discours d’ouverture des REC, Tony Elumelu a dénoncé la bureaucratie, qu’il considère comme un frein au développement des affaires, tout en plaidant pour un soutien accru de l’État en faveur des champions nationaux. Son allocution, prononcée devant près de 500 chefs d’entreprise et officiels camerounais, a été saluée par une assemblée conquise, y compris par des ministres médusés.
Cependant, la visite d’Elumelu a été écourtée en raison d’un imprévu technique : le pare-brise de son avion privé s’est fissuré lors de son atterrissage à Yaoundé, l’obligeant à affréter un autre appareil pour quitter le pays dès le soir du 26 février. Cette situation a empêché toute rencontre formelle avec Ferdinand Ngoh Ngoh, qui avait pourtant envoyé des émissaires pour sonder la disponibilité de l’homme d’affaires nigérian.
Pour Joseph Dion Ngute, cette visite a été une occasion en or de s’affranchir de l’ombre de Ferdinand Ngoh Ngoh, souvent perçu comme l’homme fort du régime. En s’associant à une figure aussi influente que Tony Elumelu, le Premier ministre a réussi à occuper le devant de la scène, une position qu’il avait du mal à conserver face à l’omniprésence du secrétaire général de la présidence.