Actualités of Tuesday, 22 September 2015

Source: cameroon-info.net

Laakam accuse Paul Biya de discrimination anti-Bamiléké

Les professeurs Sindjoun Pokam et Shanda Tonme ont repris leurs plumes. Le secrétaire général de Laakam et le responsable en charge de l’information et des relations publiques s’en prennent cette fois-ci au président de la République du Cameroun, Paul Biya.

Dans une correspondance expédiée le 18 septembre 2015 via Dhl, les deux élites intellectuelles issues de la région de l’Ouest lui reprochent le fait de n’avoir pas nommé de ressortissant de leur aire ethnique parmi les personnels récemment affectés dans les ambassades du Cameroun à l’étranger.

« Le décret du 15 septembre 2015 relatif à la nomination dans les services extérieurs du ministère de I'enseignement supérieur constitue l'un des cas les plus embarrassants. Alors que les étudiants Camerounais à l'étranger sont à plus de 70% Bamiléké* aucun fonctionnaire Bamiléké ne figure dans la pléiade de conseillers et d'attachés culturels nommés dans douze missions diplomatiques.

Laakam rappelle à ce propos, que c'est l'ensemble des services extérieurs et centraux de la diplomatie camerounaise, qui est dorénavant presque asséché de Bamilékés (3%) », écrivent les protestataires. Laakam dénonce une politique d'exclusion systématique, de marginalisation, qui serait devenue tellement grave que sur le décompte de toutes les nominations officielles du 1er janvier 2015 au 15 Août 2015, les Bamilékés ne représentent que 2,8%.

Elle note que la marginalisation dans les nominations aux fonctions officielles, se fait en même temps que les grandes entreprises Bamilékés sont pressées par l'administration fiscale et l'administration douanière.

« En ce moment elles sont plus d'une vingtaine à se voir frappées de redressements de plusieurs dizaines de milliards, au seul motif que les caisses de l'Etat seraient vides et qu'elles doivent se saigner. Très souvent elles sont sans recours, et ne jouissent d'aucune écoute, d'autant plus que de tous les inspecteurs des impôts et des douanes envoyés sur le terrain, il n'y plus jamais ou pas du tout de Bamilékés. Par ailleurs, les avantages accordées aux entreprises étrangères à l'instar de Lafarge, les Brasseries, Guinness ou encore Prometal, sont refusés ou minorés pour les Bamilékés », se plaignent les responsables de Laakam.

Ils se demandent si les Bamilékés seraient « subitement devenus bêtes, moins instruits, moins qualifiés, moins diplômés ? » Enfin le Laakam craint qu’à cause de ce qu’elle dénonce, l'exil de jeunes talentueux s’accélère et aussi redoute la délocalisation de certaines activités des sociétés accompagnée de la fuite des capitaux et de la perte de précieux investissements.