Le débat est lancé par Jeune Afrique. Dans un article sous la plume de Franck Foute, le journal panafricain annonce que Laurent Esso, ministre de la Justice « s'est désengagé de l'ensemble de ses dossiers, désormais gérés par son ministre délégué Jean de Dieu Momo », le temps de son séjour médical en Europe.

De l'avis de Jeune Afrique, cette « situation pourrait accélérer le remaniement gouvernemental, plusieurs fois annoncé et maintes fois reporté ». Car, cela fait bientôt trois mois que Laurent Esso est absent du pays. Aussi, le journal revient sur le contexte de l'absence du ministre : « Les soucis de santé et l'éloignement de Laurent Esso coïncident avec l'ambition d'Etoudi de procéder à un remaniement ministériel. Selon nos informations, le président Paul Biya a, en effet, confié à ses proches collaborateurs la mission d'œuvrer à la constitution d'une nouvelle équipe gouvernementale, avant l'élection présidentielle prévue en octobre 2025 », peut-on lire dans les colonnes du journal panafricain.


Ces affirmations ont provoqué une réaction immédiate et sans équivoque de Jean de Dieu Momo, ministre délégué auprès du ministre de la Justice. « Jeune Afrique, il faut souvent te renseigner avant d'écrire n'importe quoi : Le ministre d'État Laurent Esso va bien. Il cumule plusieurs mois de congés non jouis et se repose. Normal », a-t-il déclaré avec fermeté.

Le ministre délégué poursuit en affirmant : « Il n'a absolument pas l'intention de démissionner ou ni d'être démis de ses fonctions pour cause de lassitude et ses collaborateurs ont encore grand besoin de ses conseils avisés et de son humour. Non je ne crois pas à un remaniement ministériel avant la présidentielle 2025. La délégation de signature du ministre délégué est permanente depuis le début. Pas besoin d'une nouvelle délégation ».



Cette controverse intervient dans un contexte politique particulièrement sensible, à moins de huit mois de l'élection présidentielle prévue en octobre 2025. Les rumeurs de remaniement ministériel circulent régulièrement dans les cercles politiques camerounais, alimentées par les observateurs et certains médias nationaux et internationaux.

« Depuis son lit d'hôpital, Laurent Esso a confié à des proches son désir de se retirer de la vie publique, après une carrière d'une exceptionnelle longévité », relate Jeune Afrique, une information catégoriquement démentie par Jean de Dieu Momo.

Laurent Esso, figure emblématique du gouvernement camerounais, occupe le poste stratégique de ministre d'État, ministre de la Justice, Garde des Sceaux depuis plusieurs années. Son absence prolongée alimente naturellement les spéculations, dans un pays où les mouvements ministériels sont rares et souvent interprétés comme des signaux politiques forts.

Pour l'heure, les autorités camerounaises n'ont pas communiqué officiellement sur un éventuel remaniement, laissant place aux conjectures alors que le pays se prépare pour une échéance électorale majeure.