Cela fait 41 ans que le Président de la République Paul BIYA a accédé au pouvoir, selon l’ordre constitutionnel. Comme il est de coutume, c’est le RDPC sa formation politique qui mobilise la nation autour des activités.
En 2022, et pour les 40 ans du Renouveau, l’état-major du parti a voulu en faire une célébration au-delà des lignes partisanes. Danssa circulaire, le Secrétaire général du Comité Central du parti de la flamme ardente écrit alors : « en communion avec tous nos compatriotes de bonne foi et de bonne volonté, les militantes, militants, alliés, amis et sympathisants du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais célèbrent ce jour béni du 06 novembre 1982 où, en vertu des dispositions de la constitution et auréolé de la souveraine légitimité, Son Excellence Paul Biya a accédé à la plus haute charge de l’Etat, et s’est vu confier devant toutes et tous, les destinées de notre cher beau pays ». Cette fois, pour les 41 ans du Renouveau, c’est plutôt un appel au renforcement du militantisme qui est lancé. Le thème de la célébration 2023 en dit long « renforçons la vigilance et ravivons la flamme de notre militantisme derrière notre président national, Son Excellence Paul Biya ». Evidemment en pareille circonstance, le discours du RDPC se veut laudateur sur la gouvernance de son président national. Sans être exhaustif, on évoque « la mise en œuvre méthodique et irréversible des piliers de la démocratie et du développement durable ; le déploiement phénoménal des infrastructures communicationnelles, éducatives, médicales et énergétiques ; l’élargissement du tissu industriel ; la dotation du pays en ressources humaines de haute qualité ; l’éclat de nos compatriotes sur les autoroutes mondiales de la recherche et de la science… ». Même si on se veut festif, l’état-major du RDPC tient à rappeler les enjeux de l’heure : la sécurité de la Nation dans certaines localités du pays où l’intégrité territoriale est menacée par des velléités séparatistes et des bandes armées terroristes ; le vivre-ensemble harmonieux bousculé par la poussée du discours de haine dans l’espace public médiatique ; la résilience du tissu économique local face à la crise énergétique mondiale et la flambée des prix des hydrocarbures ; la préservation de la sécurité alimentaire et environnementale devant les méfaits de plus en plus récurrents des changements climatiques sur les sols. En célébrant les 41 ans de gouvernance de son président national Paul Biya à la tête de l’Etat, le RDPC ne saurait raisonnablement faire l’économie de la grogne sociale tapie dans les milieux de l’enseignement avec le mouvement des OTS et des OTA; « On a Trop Supporté » pour les uns, et « On a Trop Attendu » pour les autres. A la veille des échéances électorales de la présidentielle, des législatives et des municipales prévues en 2025, en vue de renouveler ou non la confiance aux gouvernants actuels, le parti au pouvoir gagnerait à ne pas négliger les effets d’entrainement d’un corps éducatif malade sur les parents et la jeunesse, tous considérés comme électeurs potentiels chargés de sanctionner la gouvernance des dirigeants au pouvoir.