Actualités of Tuesday, 7 June 2016

Source: camer.be

Le BIR inspire les réfugiés et déplacés internes

Le BIR,armée camerounaise Le BIR,armée camerounaise

Douvna Tcheked est un enfant déplacé, de 10 ans, élève en classe de CM II A àl’Ecole publique de Baïgaï I.

Sur une planche à dessein devant lui, l’enfant a matérialisé ses rêves d’avenir.

Le dessin met en scène trois personnages. Un homme couché sur le ventre se fait égorger par un « barbu » penché sur lui.

La légende qui accompagne cette partie du dessin est « Boko Haram qui tue quelqu’un »
(Sic). Derrière les deux hommes, l’on aperçoit un troisième individu. C’est un militaire (au vu de sa tenue) armé qui tire sur « l’assassin ».

Une autre légende justement indique : « c’est un militaire qui tire le Boko haram » (Sic). Conclusion de Douvna tcheked, « je veux être militaire pour défendre mon pays ».

Cet enfant n’est pas le seul a aspiré à intégrer les rangs de l’Armée, particulièrement du Bataillon d’intervention rapide.

Dans l’Ecole publique de Baïgaï (comprenant deux groupes), localité située à une dizaine de Km de la ville de Mokolo dans la région de l’extrême nord, la majorité des élèves rêve de l’Armée camerounaise.

Un sentiment qui est plus observable chez les enfants déplacés internes. Vanbohoï Maroua est l’un deux.

Il a 11 ans. « Je veux entrer au BIR pour chercher Boko Haram » déclare­t­il. Même rêve chez son voisin de banc.

Bohoï Telkotem a 7 ans. Il a fui en compagnie de sa sœur, la localité de Mabass village situé près de la frontière avec le Nigeria, après une incursion de la secte terroriste il y a un an.

Son désir est de pourchasser l’ennemi, sous les couleurs du BIR. « Je veux tuer le Boko Haram » murmure­t­il timidement.

Cette sainte horreur de la troupe à Shékau et manifestement un désir de vengeance est également présente chez la gent féminine. Hele Sophie a 15 ans.

Elle est élève en classe de CM II. Elle a fui la localité de Mabass située à 22 Km environ de Mokolo. « Je veux devenir BIR à cause du Boko Haram.

Ce qu’ils ont fait » (sic) affirme­telle. « Mes parents sont restés à Mabass. Ça fait un an que je ne les ai pas vus.

Ici je vis avec mon grand-père, ce n’est pas facile » ajoute l’adolescente.

Bonnet blanc, blanc bonnet

Les exactions de Boko haram sont encore plus présentes dans la vie des enfants réfugiés.

Ces derniers, en effet aspirent aussi à prendre les armes quand ils seront adultes. Dans les rangs du BIR.

Ainsi, dans l’école publique du site de réfugiés de Minawao, le sentiment qui transparait à Baïgaï est le même.

A la question que « désires-tu devenir quand tu seras grand » les réponses sont majoritairement orientées vers le Bataillon d’Intervention Rapide.

Pour les enseignants de ces écoles, il s’agit là de l’impact du vécu quotidien de ces enfants.

« Ceux qui ont été en contact direct avec les terroristes pensent différemment que les autres. Et c’est ce que l’on remarque à travers leur dessins » souligne le directeur de l’Ecole publique de Baïgaï groupe II, Wawi Etienne.

L’on peut en effet voir qu’au-delà des « soldats en herbe», certains élèves désirent être de paisibles agriculteurs, docteurs ou encore maîtres d’école.

D’autres veulent faire partie des effectif du Fond des Nations Unies pour l’Enfance (Unicef), « pour pouvoir aider les gens » laissent­ils entendre.

L’exercice auquel se sont livrés les enfants réfugiés et déplacés des Ecoles publiques de Baïgaï et Minawao, en fin de semaine dernière a justement été organisé par le Fond des Nations Unies pour l’Enfance (Unicef).

Il s’inscrit dans le cadre du projet Children of Peace du Service d’aide humanitaire et de la protection civile (Echo) de l’Union européenne.

Un Service qui a accordé un financement de 460.523.000 F CFA pour assurer un accès continu à l’éducation de 14 000 réfugiés nigérians et 17.000 enfants déplacés internes.