Actualités of Monday, 7 November 2016

Source: cameroon-info.net

Le C2LP appelle à la 'libération immédiate' de Polycarpe Abah Abah

Polycarpe Abah AbahPolycarpe Abah Abah

L’organisation que dirige le fils de l’ancien directeur général de la Cnos Pierre Désiré Engo affirme qu’il st victime des luttes fratricides entre élites de la région du Sud.

Polycarpe Abah Abah et ses conseils ne sont pas seuls à contester la récente condamnation de l’ancien ministre à 20 ans de prison pour détournements de plus d’un milliard de Francs Cfa à l’époque où il était directeur des impôts. Le Comité de Libération des prisonniers politiques en abrégé C2LP a réagi dans un communiqué publié le 03 novembre 2016 à Paris. Le Comité que dirige Joël Didier Engo (le fils de l’ancien Dg de la Cnps Pierre Désiré Engo) indique qu’il « vient d’apprendre avec regret la condamnation de M.Polycarpe Abah Abah à 20 ans de prison ferme par le Tribunal criminel spécial (TCS) du Cameroun».

Selon lui il est apparu au cours du procès ouvert le 19 janvier 2015 qu’il s’agissait d’une erreur de la Commercial Bank of Cameroun (CBC) commise sur le compte personnel de M. Abah Abah qui ne différait du compte intitulé «remboursement de la TVA» que d’un chiffre. Le C2LP ajoute que l’erreur constatée par M.Abah Abah le 28 avril 2000 a été signalée à la direction générale de la CBC qui a reconnu puis « rectifié cette opération malencontreuse à la date de valeur de cette dernière ».

Le C2LP saisit cette occasion pour « dénoncer avec la dernière énergie les manœuvres dilatoires du parquet du Tribunal Criminel Spécial TCS anti-corruption qui ont consisté à revoir à chaque étape de la procédure le montant présumé détourné à la hausse une fois dos au mur. » Pour lui cela est une atteinte grave aux droits de la défense de l’accusé. Ce d’autant lit-on affirme-t-il, qu’ils sont prévus tant par le Pacte international relatif aux droits civiques et politiques que de par la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, des instruments juridiques internationaux ratifiés par le Cameroun.

L’organisation déplore également le fait que le TCS n’ait pas tenu compte du rapport d’enquête administrative diligentée par la présidence de la République sur cette affaire au début des années 2000, lequel rapport avait, soutient-t-elle, purement et simplement conclu à une absence de malversations financières. Le C2LP «réitére que M. Polycarpe Abah Abah est un prisonnier politique» et «rappelle que ses ennuis judiciaires puisent leurs origines dans les batailles de positionnement et luttes fratricides entre élites politiques de la région du Sud, dont est originaire le chef de l’Etat camerounais, Paul Biya».

Son seul tort, ajoute-t-il, est d’avoir été désigné par des bulletins des services secrets camerounais comme un membre influent du G11, groupe de jeunes proches collaborateurs de Paul Biya soupçonnés d’avoir envisagé de succéder à ce dernier en 2011.

Enfin le C2LP souligne que Polycarpe Abah Abah «n’a pas eu droit à un procès équitable», dénonce «cette avalanche de condamnations qui revêt les allures d’un acharnement politique» et «appelle à nouveau à sa libération immédiate».