Plus de quatre heures d’échanges à huis clos entre les membres du Conseil national de la communication (CNC) et un représentant de la chaîne panafricaine Afrique Média.
Ce premier face à face entre les deux parties depuis la suspension de cette chaîne de télévision a eu lieu hier à Yaoundé. Des sources bien introduites indiquent qu’après des échanges nourris à distance, les responsables de cette télévision ont approché le président du CNC. Ce dernier leur a fait savoir que la décision ne dépend pas seulement de lui. Mais de tous les membres du Conseil. C’est ainsi qu’un représentant de la chaîne a été convié à la session extraordinaire de l’instance de régulation des médias tenue hier à Yaoundé. Mais au sortir des quatre murs, le représentant d’Afrique Média a refusé de révéler ce qui s’est dit à l’intérieur.
C’est du côté du président du CNC que l’on apprendra qu’ils « ont demandé à nous rencontrer pour une sorte de réconciliation. Nous leur avons donné la conduite à tenir. Nous attendions certaines excuses pour le dérapage constaté. Le représentant d’Afrique Média qui est venu a fait des déclarations. Mais le Conseil a trouvé qu’il ne pouvait prendre aucun engagement. On lui a conseillé d’aller rendre compte à son directeur général, afin qu’ils s’organisent avant de revenir au Conseil. En attendant, la suspension reste maintenue », a conclu Peter Essoka.
C’est donc un autre rebondissement que prend ce feuilleton dont le premier épisode s’est déroulé le 4 juin 2015. Date de la suspension par le CNC, de cette chaîne de télévision pour un mois. Motif : « Diffusion d’accusations non-justifiées, de nature à porter atteinte à l’image et à l’honneur de personnalités, d’institutions et de pays étrangers et de ce fait, constitutive d’atteinte à l’éthique et à la déontologie professionnelle, en matière de communication sociale », entre autres. Une fois la sanction prononcée, les responsables de ladite chaîne n’ont pas obtempéré et ont continué à diffuser. Elle fonctionne d’ailleurs toujours, d’après les abonnés du petit écran. Ce qui n’est pas vu d’un bon œil par le CNC.
Le cas de cette télévision n’était pas le seul abordé. L’instance a également planché sur ceux de l’Anecdote, La Nouvelle presse… Ces assises étaient, en effet, les premières, depuis la nomination par le chef de l’Etat, Paul Biya, du président du CNC et de son vice-président. Hier matin, avant que Peter Essoka et son équipe n’ouvrent les dossiers brûlants, le nouveau président du CNC a souhaité la bienvenue à Joseph Janvier René Mvoto Obounou, vice-président de l’instance. Tout en appelant ce dernier et les autres membres à retrousser les manches, parce qu’il y a beaucoup à faire au CNC.