Dans une interview accordée au quotidien à capitaux privés « Le Jour », édition du 13 août 2015, le leader du parti politique « Nouveau mouvement populaire » estime que l’instance de régulation du secteur de la communication au Cameroun viole le droit.
En effet, les locaux de la télévision Afrique Média ont été mis sous scellés à Yaoundé et à Douala. Une situation que dénonce les responsables de ce média, et les nombreux panélistes régulièrement invité sur ses plateaux. C’est le cas de Banda Kani pour qui le CNC n’est pas dans sa mission.
« Quand vous lisez le décret de création du CNC, sa mission est bien précise. Il n’est pas dans cette mission. Les fautes qu’il énonce existent dans quel jargon ? Des concepts comme « encadrement des panélistes », « porter atteinte aux personnalités et institutions étrangères » relèvent de la diplomatie. Si c’est le trouble à l’ordre public, cela relève de l’administration. Ce sont les autorités administratives qui sont chargées de constater et de qualifier de tels délits. Mais depuis quand le CNC se substitue à l’autorité administrative, au président de la République qui est garant de la politique étrangère de notre pays, au ministre des affaires étrangères pour apprécier les propos portant atteinte aux supposés pays étrangers ? », explique-t-il.
Plus grave selon l’interviewé, « ces pays ne se sont pas plaints. Le CNC s’est autosaisi. Or, il y a plusieurs cas pareil où non seulement les journalistes de ses pays concernés ont tenu des propos extrêmement graves à l’égard des dirigeants africains. Le CNC n’a jamais réagi.
Plus grave, le ministre de la Communication qui défend les intérêts de l’Etat en matière de communication, a interpellé le CNC sur certaines dérives qui portaient atteinte à la personne du chef de l’Etat. Le CNC a débouté violemment le ministre de la Communication. Il est clair qu’on a là, deux poids deux mesures ».
En plus, Banda Kani indique que le mandat du CNC, autant que le document libellant la sanction d’Afrique Média, sont déchus. « Le délai d’exécution de la sanction est forclos depuis le mois de juin. Dans le document libellant la sanction d’Afrique Média, il est dit « à compter de ».
Nous sommes en août. Sans compter que nous avons obtenu un sursis à exécution à la Cour suprême qui est traduit par un certificat de droit administratif qui est la preuve. Ce qui signifie que la décision est suspendue jusqu’à ce que les instances tranchent. Evidement face à tout cela, nous avons défendu nos locaux. C’est une entreprise. Lorsqu’elle ferme un seul jour, elle a des pertes ».
De plus, « Le mandat du CNC est forclos depuis bientôt un an. Le décret qui créé le CNC dit qu’en cas de vacances de la présidence de l’institution, l’intérim est assuré pour six mois par le vice-président. Passé ce délai de six mois, le CNC est illégal. Dans un Etat de droit, nous ne pouvons pas laisser une institution de la République violer aussi éhontée le droit ».
Autant d’arguments qui ont poussé les responsables de cette télévision, ses employés et ses invités permanents à s’opposé à l’action des autorités. « Nous ne sommes pas opposés à la fermeture de nos locaux. Nous sommes opposés à des voies de faits. Des gens ne peuvent pas marcher dans l’illégalité en plein jour et nous obliger à se soumettre à cette illégalité ! ».