Actualités of Saturday, 16 September 2017

Source: cameroon-info.net

Le CPJ annonce un rapport sur la répression de la liberté de la presse

Plusieurs journalistes sont toujours en détention Plusieurs journalistes sont toujours en détention

La publication du rapport dénommé «Journalistes et non-terroristes: au Cameroun, la législation antiterroriste sert à calmer les critiques et à supprimer la dissidence» aura lieu le 20 septembre prochain.

Selon le CPJ, une organisation indépendante à but non lucratif qui travaille pour protéger la liberté de la presse dans le monde entier, les autorités camerounaises ont utilisé une interprétation large de la loi antiterroriste, promulguée en 2014, pour arrêter et menacer les journalistes locaux qui rapportent sur le groupe militant Boko Haram ou les troubles dans les régions anglophones du pays.

Les journalistes arrêtés en vertu de cette loi, «y compris le radio diffuseur de Radio France Internationale et lauréat du Prix de la Liberté de la Presse International du CPJ, l'honorable Ahmed Abba», font face au tribunal militaire et à des peines sévères, indique l’organisation.

Le CPL fait savoir qu’un décret présidentiel en août 2017 a mis fin à des procédures judiciaires contre au moins quatre journalistes, mais la loi reste en place. Avec les élections qui auront lieu l'année prochaine, un grand nombre des journalistes du Cameroun se disent trop effrayés pour couvrir les problèmes politiques ou délicats, indique l’ONG.

Il y a quelques mois, Reporter Sans Frontières, une autre ONG qui lutte pour la liberté de la presse dans le monde, classait le Cameroun 130e sur 180 pays où la liberté de la presse est en net recul. L’ONG reproche au Cameroun la poursuite des journalistes pour diffamation sans qu’ils en soient avertis: «ces derniers se retrouvent ainsi condamnés à des amendes exorbitantes ou à des peines de prison sans n’avoir jamais pu se défendre devant un tribunal».

Par ailleurs, Reporter Sans Frontières dénonce la loi antiterroriste prévoit de traduire les prévenus devant les tribunaux militaires: «elle est utilisée pour justifier le maintien un correspondant de RFI en prison depuis près de deux ans. D’autres journalistes ont été arrêtés lors de la répression des manifestations dans les régions anglophones du pays où, à partir de janvier 2017, Internet a été coupé pendant plusieurs mois», regrette l’ONG.

RSF fait allusion à Ahmed Abba, le correspondant de RFI, condamné en avril dernier à 10 ans de prison fermes pour «blanchiment de produits de terrorisme» et «non-dénonciation d’actes terroristes». De même, l’animateur radio, Mancho Bibixy, est jugé au tribunal militaire avec d’autres personnes, suite aux manifestations liées à la crise anglophone.