Le chef de l’État prendra la parole ce soir au congrès des Nations-Unies à New-York. Quelle est la symbolique de ce discours ?
C’est une prise de parole importante pour deux raisons. D’abord parce que la personnalité qui va prendre la parole aujourd’hui a une parole relativement rare, donc elle est par conséquent plus qu’attendue.
Et deuxièmement parce que le Cameroun n’est pas n’importe quel pays au sein des nations-unies parce que c’est le pays que les nations unies connaissent le mieux en terme historique, ayant commencé son association dès 1920 avec la Société des nations.
Cela fait 96 ans que nous sommes en relation plus ou moins étroite avec cette instance si on ajoute la Société des nations et les nations unies. C’est donc un pays bien connu et qui a honoré les nations unies en respectant le droit international dans l’affaire Bakassi en allant à la cour international de justice ; ce que ne font pas la plupart des états.
Donc il y a un rapport intéressant, il y a une proximité, il y a aussi un respect mutuel entre les deux instances.
Donc ce soir prise de parole du Chef de l’État Paul Biya à l’Onu à ce sommet convoqué par le président Américain Barack Obama, le sujet sur la table des débats c’est les réfugiés à travers le monde. Sujet important de votre point de vue ?
Bien entendu, les réfugiés ne sortent pas de nulle part. Les réfugiés sont la résultante des situations d’insécurité et des situations de crise et le Cameroun est une fois de plus au cœur de l’agenda international parce que sur son sol et sur le pourtour géographique de notre pays, nous connaissons une situation justement des réfugiés chez nous due aux crises alentours mais également aux problèmes liés au terrorisme donc tout ceci fait que quand le président prendra la parole il est à l’intérieur de l’agenda international et cet agenda est d’autant plus intéressant que la manière dont le Cameroun est entrain de traiter ces questions est une manière particulièrement intéressante.
Vous le relevez mais le président de la république dit qu’il faut une solution globale. Est-ce que vous avez l’impression que le Chef de l’État camerounais est entendu et suivi dans cette direction ?
De toutes les façons, c’est presqu’inévitable qu’il soit suivi ou que nous soyons suivis pour la bonne et simple raison que c’est l’approche multilatérale aujourd’hui qui a la solution à ce problème.
Aucun pays fut-il une super puissance et même une hyper puissance comme on a qualifié par exemple les États-Unis. Même une hyper puissance n’est pas capable de résoudre seul ce problème. L’assemblée générale est l’instance la plus idoine me semble-t-il parce que l’assemblée générale fut dans l’architecture institutionnelle des nations unies conçue comme la plus grande instance de délibération.
Et c’est là qu’elle connait donc les questions internationales et c’est en fait le parlement mondial au départ. L’assemblée générale connait des problèmes que lui transmet le conseil de sécurité, c’est l’assemblée générale qui élit les membres non permanents du conseil de sécurité. C’est l’assemblée générale qui également étudie et vote les budgets donc l’assemblée générale est au cœur du dispositif des nations unies.
Mais au-delà de cette fonction on dira tribunitienne, quel est l’impact de l’Onu, de l’assemblée générale précisément des décisions qui seraient même celles que devrait prendre l’Onu aujourd’hui ?
La différence entre l’assemblée générale et le conseil de sécurité est que les résolutions du conseil de sécurité sont contraignantes alors que celles de l’assemblée générale ne le sont pas mais l’impact mondial des discutions ou des résolutions de l’assemblée générale ne peut être nié par le conseil et aujourd’hui il y a au moins 193 pays qui vont regarder le passage de notre Chef de l’Etat et parmi ces pays les pays les plus influents au monde ; donc cette prise de parole est une prise de parole est une prise de parole qui compte sur la marche de l’organisation sans aucun doute.
Et l’autre grand moment de parole pour le Cameroun à cette instance mondiale ça sera jeudi. Là, le Chef de l’État, la tribune même des nations unies va prendre la parole au nom du Cameroun, et là est ce qu’on peut dire que l’Onu est restée grand machin que déplorait le Générale de Gaule ?
Non, je pense que le terme grand machin était lié à un contexte bien particulier et qui montrait plutôt le courroux du Générale de Gaule à l’époque.
Aujourd’hui l’Onu est incontournable parce que le type de problèmes à résoudre est des problèmes planétaires. Personne ne peut les résoudre seul. Il faut de la coopération, il faut du renseignement, il faut des coalitions pour faire face aux coalitions justement qui font plutôt peur au système international c’est-à-dire des coalitions terroristes.
Il faut faire face à cela par des confrontations, par des coalitions et par des mises en commun, ce qu’on appelle la mutualisation des forces. C’est de cela qu’il s’agit et c’est justement au sein des nations unies que cette organisation est possible.
Et la récolte du Cameroun enfin. Pour revenir à notre combat aujourd’hui la guerre contre Boko haram et l’insécurité au Cameroun, qu’est-ce que le président de la république pourrait ramener de cette tribune mondiale ?
Déjà ce qui est certain c’est qu’il y aura des concertations. Vous savez qu’en diplomatie il y a l’explicite et l’implicite. Il y a beaucoup de conciliabules qui sont de très haut niveau qui sont organisés entre les leaders mondiaux et les décisions qui y sont prises ont un grand impact sur la marche du monde et surtout sur le plan sécuritaire et comme vous le savez également on ne peut pas tout dire.
Ils ne peuvent pas dire au monde entier dans les détails les résolutions qui sont prises pour des raisons évidentes puisque tout le monde regarde évidemment le sommet y compris ceux qui ne sont pas d’accord avec les systèmes démocratiques.