Un séminaire s’est tenu à Douala pour passer en revue les instruments juridiques internationaux de protection des droits de l’homme et leurs champs d’application.
Ce n’est pas un secret de polichinelle. Le Cameroun a mal à la protection et la promotion des droits de l’homme. Les différents rapports dressés par des organisations nationales et internationales en la matière ne sont pas toujours reluisants. L’Etat est conscient de cela et veut corriger le tir. Du 28 au 30 août 2017, le ministère de la Justice a organisé un séminaire à Douala. Objectif : renforcer la protection et les droits des personnes en situation particulière de vulnérabilité à la violence.
En effet, il est régulièrement constaté que les femmes sont encore battues, la justice populaire a pignon sur rue et parfois les détenus sont victimes de torture et de mauvais traitements. Les droits de l’homme sont foulés au pied dans les cellules, prisons, ou dans la rue sans que l’Etat n’en soit informé. Le Cameroun dispose pourtant d’une bagatelle d’instruments en la matière.
De l’avis d’Esther Moutgui, représentante du ministre d’état, ministre de la Justice, garde des sceaux (MINJUSTICE), le Cameroun est signataire de tous les traités relatifs aux droits de l’homme. Depuis la déclaration universelle des droits de l’homme, jusqu’aux conventions de 1966, rappelle-t-elle, « le Cameroun fait beaucoup d’efforts depuis une vingtaine d’années et le nouveau code pénal a réaffirmé cette condamnation de toutes les violations ». Sauf que dans la pratique, les droits de l’homme peinent toujours à être respectés. Pendant trois jours, les participants issus de l’administration pénitentiaire, la police, la gendarmerie, l’armée, des affaires sociales, de la femme et famille, se sont appesantis sur plusieurs axes de réflexion. Notamment la situation particulière des violences, les examens et obligations de l’Etat dans le cadre de la réponse judiciaire aux atteintes de l’intégrité physique et morales.
Au cours des travaux, un point d’honneur a été mis sur l’échange d’expériences et les bonnes pratiques des droits de l’homme. Pour la direction des droits de l’homme et de la coopération internationale du ministère de la Justice, il est question d’aguerrir les uns et les autres de manière à les rendre aptes à énumérer les normes et institutions de promotion et de protection des droits de l’homme en accord avec les standards internationaux. Mais surtout à pouvoir identifier la situation particulière de vulnérabilité à la violence, car le droit à la vie, à l’intégrité physique et morale sont indissolubles à l’homme.
Pour autant, nuance la représentante du MINJUSTICE, « on ne pourra jamais empêcher les violations des droits de l’homme dans une société faillible comme la notre. Mais l’essentiel est de les réduire à une proportion congrue ». Car pense-t-elle, la protection et la promotion des droits de l’homme est une œuvre globale qui relève de plusieurs champs sociaux.