En effet, le ministère de l’Habitat et du Développement Urbain (MINHDU) a lancé récemment la restitution des travaux d’une mission relative à l’état des lieux et au diagnostic du financement de l’habitat social au Cameroun.
Selon le magazine Investir au Cameroun, Ahmadou Sardaouna, secrétaire général du MINHDU qui a présidé les travaux, a indiqué que le gouvernement travaille actuellement sur une étude portant sur la création d’un Fonds spécial pour l’habitat Social. Ceci en guise de réponse aux préoccupations portant sur l’impératif de la diversification des sources et des mécanismes de financement de l’habitat en général, et de l’habitat social en particulier.
L’enjeu principal de ce Fonds sera la contribution à l’accroissement significatif de l’offre en logements décents et accessibles aux ménages à faibles revenus à travers différents leviers relevant de l’offre et de la demande, apprend-on.
«Il faut booster les programmes en cours et s’inscrire véritablement dans une dynamique de production massive de logements, en accordant une attention particulière aux opportunités de financements qu’offre le marché local et international, ainsi qu’à la cible des produits réalisés», a déclaré Ahmadou Sardaouna.
C’est en 2016, au terme d’un atelier de renforcement des capacités organisé par le ministère de l'Habitat et du Développement urbain (MINHDU) à l’intention des promoteurs immobiliers privés, que ces derniers ont plaidé pour la mise en place d'un fonds spécial dédié au financement de l'habitat social et d'agences d'habitat pour appuyer le montage de projets immobiliers.
Ces opérateurs économiques ont aussi plaidé pour la simplification des procédures, non seulement pour l'octroi des crédits par le Crédit foncier du Cameroun, mais aussi pour l'acquisition foncière et l'octroi de facilités aux opérateurs du secteur, à travers l'accélération et la finalisation de la réforme foncière en cours.
Selon les chiffres du MINHDU, la demande en logements de tous standings (haut, moyen et bas standing…) au Cameroun se situait en 2011, à près d’un million d’unités avec une croissance annuelle évaluée à près de 100.0000 nouveaux logements.
Près de 20 à 30% de ce déficit (soit de 300.000 à 450.000 logements) constituent la demande en logements sociaux, tandis que 5 à 10% de ce déficit (de 75.000 à 150.000 logements) relèvent du type moyen et haut standing; et le reste, soit 60 à 75 % du déficit (de 900.000 à 1.125.000 logements) proviennent de l’auto-construction, qui regorge la part la plus importante de la demande.