Dans un communiqué de presse daté du 29 mars dernier, le ministre de la Santé publique, André Mama Fouda, invite les promoteurs des formations sanitaires privées, laïques et confessionnelles exerçant dans l’illégalité, à régulariser leur situation administrative dans un délai de 90 jours.
En effet, le phénomène pilule et les quartiers populaires des grandes villes du pays, tout comme les campagnes, voient naître chaque jour des centres de santé privés sans aucun statut. «Sur 3 343 formations sanitaires privées, laïques et confessionnelles exerçant au Cameroun, 1 055 disposent d’au moins un arrêté, 2 288 fonctionnent dans l’illégalité et 75 autres sont identifiées sans région d’implantation», détaille le ministre de la Santé dans ledit communiqué comme pour démontrer la profondeur du mal.
Dans une interview accordée au quotidien gouvernemental Cameroon Tribune ce vendredi, André Mama Fouda affirme: «Nous avons instruit le récemment des formations sanitaires au Cameroun. Plus de 3 300 ont été dénombrés dont un tiers a au moins un arrêté de création. Nous demandons à ces promoteurs de revenir reconstituer ou compléter les dossiers pour un nouvel examen».
Après cette interpellation, le Gouvernement passera à la phase répressive. «Fermer plus de 2 000 formations sanitaires est une opération importante. Je veux donner la chance à tout un chacun de régulariser sa situation. C’est pourquoi il ne s’agit pas d’une opération de force. Simplement, je demande le respect de la réglementation et des délais accordés pour se mettre à jour. À l’issu de cet ultime délai, ceux qui ne se sont pas conformés verront leurs formations fermées».
André Mama Fouda demande l’adhésion des collectivités pour que des dénonciations soient faites dès qu’une plaque est implantée afin que l’autorité compétente s’assure que toutes les conditions sont réunies. «Si la chaîne de collaboration ne marche pas, il y aura dysfonctionnement», dit-il.
«L’État met à disposition chaque année près de 4500 personnels médico-sanitaires. À ceux-là s’ajoutent les cuvées des facultés de médecine où on a des pharmaciens et les infirmiers diplômés d’État, etc. qui ne peuvent pas tous être absorbés par la Fonction publique. C’est pourquoi nous encourageons les promoteurs à ouvrir des structures privées. La loi permet qu’un promoteur qui n’est pas du corps crée sa clinique à condition de confier le volet technique de la médecine à un professionnel. Cette voie est une porte d’encouragement des bons projets de création des structures hospitalières», exhorte le ministre de la Santé publique.