Le Cameroun compte à peu près trois millions et demi d’analphabètes, a révélé la représentation nationale de l’Organisation des nations unies pour la science et l’éducation (UNESCO) à l’occasion de la célébration, ce jeudi, de la Journée mondiale contre l’analphabétisme.
Communiquée lors d'une cérémonie tenue à Bamenda dans le Nord-ouest du Cameroun, cette évaluation découle d'une étude conjointement menée par le gouvernement camerounais et l'UNESCO à travers les dix régions du pays.
Pour inverser la tendance, cet organisme du système des Nations unies en appui aux pouvoirs publics, a lancé plusieurs initiatives visant à amener ‘'tous les enfants à accéder à l'éducation''.
Les actions à mener vont de la subvention accordée aux établissements scolaires à la prise en charge des personnels destinées à la formation.
L'analphabétisme au Cameroun touche notamment les zones rurales, où des milliers d'enfants sont sous-scolarisés voire pas du tout scolarisés. La faute à de nombreuses pesanteurs, d'ordre politique, économique, sociale et culturel.
L'UNESCO a également noté que ‘'de plus en plus, des milliers d'enfants vivant en ville sont des illettrés car, par manque de moyens ou par des actes de délinquance, ils quittent trop tôt les bancs de l'école''.
Conséquence, près de 40 pour cent de la population dans les régions de l'Adamaoua, de l'Est, de l'Extrême-nord et du Nord sont des analphabètes. Parmi les causes, figurent en bonne place des considérations culturelles, notamment dans la partie septentrionale du pays, où des enfants sont parfois confinés aux travaux champêtres et aux activités pastorales, tandis que l'accès à l'école est encore prohibé à des milliers de jeunes filles.
Plusieurs d'entre elles sont parfois obligées de contracter le mariage à l'âge de l'adolescence, dénoncent régulièrement des associations de défense des droits humains dont l'Association camerounaise des femmes juristes (ACAFEJ) et l'Association pour la défense des droits de la femme musulmane (ADDFM).