Coupures d’électricité : la région de l’Est plongée dans le noir, c’est la tribune publiée par Anicet Mbazoa. Elle est relayée par notre rédaction.

Depuis près de deux semaines, plusieurs localités de la région de l’Est sont privées d’électricité, paralysant les activités économiques et compromettant l’éducation des élèves. Dans un contexte où l’énergie est essentielle à la vie quotidienne, les populations les plus démunies se résignent à utiliser des lampes archaïques, tandis que les plus aisés investissent dans des solutions solaires coûteuses.

À Abong-Mbang, l’électricité clignote par intermittence, rendant toute activité instable. À Batouri, c’est le chaos total, les habitants vivant dans une obscurité permanente. Même Bertoua, la capitale régionale, n’est pas épargnée : les populations y sont retournées à une époque quasi-médiévale, obligées de trouver des moyens rudimentaires pour s’éclairer.

Malgré cette situation critique, l’entreprise en charge de la distribution de l’électricité, Eneo (anciennement AES Sonel), reste silencieuse, sans aucune explication officielle. Ce silence s’accompagne d’un jeu de ping-pong entre cette société et l’Agence chargée du secteur de l’électricité, chacune rejetant la responsabilité sur l’autre. Pendant ce temps, les populations souffrent et n’ont qu’une seule aspiration : retrouver la lumière.

Pire encore, malgré ces coupures incessantes, les habitants continuent de recevoir leurs factures d’électricité comme si de rien n’était. Une situation qui alimente la colère et l’incompréhension : comment payer un service qui n’est pas rendu ?

Ce problème survient alors même que de grands projets hydroélectriques, tels que Lom Pangar et Memve’ele, sont vantés comme des solutions à la pénurie d’électricité au Cameroun. Pourtant, ces infrastructures ne semblent pas bénéficier aux populations de l’Est, qui continuent de subir des coupures prolongées.

Les promesses de réformes et d’amélioration du réseau électrique semblent rester lettre morte, et la gestion chaotique du secteur ne fait qu’alimenter le scepticisme des populations. Pendant ce temps, la région du soleil levant continue de broyer du noir, au propre comme au figuré, en espérant une solution durable et non une nouvelle promesse fallacieuse.