Actualités of Monday, 20 July 2015

Source: La Météo

Le Cameroun de Biya n’est pas une dictature et...- Belinga Eboutou

Martin Belinga Eboutou Martin Belinga Eboutou

Dans une tribune publiée par le magazine de la présidence ‘’Le temps des réalisations’’, le ministre directeur du cabinet civil (Dcc) à la présidence de la République apporte des éléments de réponse à la question posée par Gérard Grisbeck, journaliste de France 2, au président camerounais le 3 juillet.

«Vous êtes au pouvoir depuis 1982, ce qui fait de vous l’un des plus vieux présidents de la planète… Est-ce que vous imaginez qu’un nouveau mandat serait le bienvenu ou est-ce que vous comptez plutôt passer la main… ?» Telle était la préoccupation de Gérard Grisbeck, lors de la conférence de presse conjointe donnée par les présidents français et camerounais le 3 juillet au palais de l’Unité.

C’était à l’occasion de la visite de François Hollande au Cameroun. Pour le ministre Dcc, cette question s’inscrit dans le sillage de ces postures analytiques figées dans un étrange débat, où se joue rien moins que la manière de lire un jour l’héritage de l’homme du 6 novembre 1982. Martin Belinga Eboutou estime que tout tourne autour de la longévité au pouvoir de Paul Biya, défendue et justifiée mordicus par les uns, pourfendue par les autres avec véhémence et violence.

L’ancien directeur du protocole d’État tranche sur le débat : «Il est pourtant aisé pour tout esprit lucide et objectif de se rendre compte que, au Cameroun, longévité n’est pas synonyme de dictature ou de despotisme, que la longévité n’est pas synonyme d’immobilisme.» Et de chuter : «Le Cameroun de Paul Biya n’est pas une dictature et ne vit pas sous la ferrure d’un despote. Le Cameroun de Paul Biya est un pays qui bouge, qui poursuit résolument, sans tambour ni trompette, sa marche pacifique vers la prospérité et l’émergence.»

Le Dcc justifie sa posture en faisant une esquisse de bilan du magistère du chef de l’État en exercice. Sur le plan de la démocratie et des libertés, par exemple, argumente-t-il, le Cameroun compte aujourd’hui 282 partis politiques, 101 journaux, 80 radios et 18 télévisions. En outre, l’offre publique en formation sanitaire a augmenté de 70% et, depuis 1982, l’on est passé d’une à huit universités d’État, de 1330 km à 5000 km de routes bitumées.

Par ailleurs, le ministre Martin Belinga Eboutou explique que le président Paul Biya a constamment tenu à gouverner avec le consentement de son peuple, à l’issue des élections libres et transparentes. Et de ce fait, dans la société de démocratie instituée par le chef de l’Exécutif, il ne peut être question de faire taire les Cassandre, d’exiger de tous une lecture à sens unique, même si l’on est en droit d’inviter à plus d’objectivité dans le jugement.

Au terme de son analyse, l’ancien ambassadeur du Cameroun à l’Organisation des Nations unies (Onu) suggère une clé de lecture pour comprendre la longévité de Paul Biya au pouvoir : «la vertu de la tolérance». Il confie à cet effet que l’Homme du 6 novembre a très tôt, dès l’école, rencontré la diversité dans sa vie.

«Il a appris à apprécier cette diversité dans le respect des différences et l’acceptation de la contradiction. Toutes ces conditions, aujourd’hui, font de lui un homme politique adulé. Son discours, à l’opposé de celui de maints hommes politiques locaux, n’est jamais violent, ni excessif. Même lorsque son propos est ferme, sa gestuelle discursive est tout, sauf guerrière ou agressive», déclare le diplomate. In fine, le Dcc conclut : «Avec un homme aussi calme, ferme et rassurant, le peuple se sent en sécurité. Cette valeur de tolérance, qui revient de manière récurrente dans son discours, traduit l’attachement du président Paul Biya à la paix. Elle révèle en même temps le secret de sa longévité politique.»