Actualités of Monday, 25 November 2024

Source: Le Popoli Express

Le Cameroun marche sur la tête: un tueur en série 'libéré pour mieux tuer'

Un tueur en série libéré pour mieux tuer Un tueur en série libéré pour mieux tuer

Le Commissariat de Sécurité Publique du 10e Arrondissement de Douala, toujours en quête d’un peu de gloire, nous gratifie aujourd’hui d’une de ces annonces qui donne presque envie de chanter l’hymne national. Depuis juillet 2024, Ndogbong, petit coin tranquille de Douala, était en proie à une série d’agressions violentes qui incluent, cerise sur le gâteau, des viols et des meurtres. Mais heureusement, la police a décidé de se secouer enfin, et après des mois de silence assourdissant, un certain Achille Biboum, le tueur et violeur en série, a été arrêté. Ou plutôt, « interpellé » comme ils disent.

Qui est Achille Biboum, me direz-vous ? Un simple citoyen, en liberté conditionnelle, après deux mois passés dans les geôles de la prison de New-Bell. Parce qu’apparemment, libérer un tueur en série à peine sorti de prison, c’est une façon d’encourager la réinsertion.

Mais il faut admettre que pour un individu qui semble avoir eu une carrière aussi… productive dans le crime, la liberté ne semble pas être un gage d'amélioration.

Achille, armé de son couteau de cuisine, a opéré dans l’ombre jusqu’à ce que la police, après des mois de recherches, parvienne enfin à le débusquer. Pour la petite histoire, il est suspecté d’être responsable de la mort de plusieurs personnes : Guimezap Serges Eugène, tué dans la nuit du 14 au 15 septembre 2024, Agbor Charity Ebob, violée et tuée à la même date (ce n'est jamais une soirée agréable, apparemment), et Kengne Foko Ronald, chauffeur de Yango, ainsi que sa cliente Ngo Ngos Amélie Laetitia, tous brutalement attaqués lors d’une nuit de novembre. Ah, et n'oublions pas Bema Belinga Laetitia Diane, tuée au petit matin, comme un cadeau de fin de week-end.

C’est dans ce contexte que la police a, enfin, brisé son silence : une opération de surveillance et de filature, menée avec toute la délicatesse d’un éléphant dans un magasin de porcelaine, a permis l’arrestation d'Achille. C’est dans la nuit du 17 au 18 novembre, à 1 heure du matin, dans un quartier de Ndogbong (encore lui !), que le criminel a été retrouvé, les mains pleines d’objets volés – des objets identifiés par les victimes elles-mêmes, comme quoi la reconnaissance de l’œuvre d’art criminel a encore de beaux jours devant elle.

Les familles des victimes, qu’on imagine aussi ravies qu’un poisson rouge dans une piscine de requins, sont désormais invitées à se présenter au commissariat pour « finaliser les investigations ».