Le récent Indice de perception classe le Cameroun au rang des derniers de la classe.
En classant le Cameroun au 136ème rang sur 175 dans l’un de ses récents Indices de Perception de la Corruption (IPC), Transparency International met une fois de plus le pays de Paul Biya au hitparade des pays convaincus de corruption dans le monde. Transparency réaffirme, au demeurant, que la corruption est un fléau qui certes affecte tous les pays.
Même si dans certains, à l’instar du Cameroun ou du Nigéria, le phénomène s’enracine et s’amplifie pour prendre les allures d’une véritable calamité sociale.
Pour Me Charles Nguini, avocat au Barreau et président de Transparency International Cameroon, les efforts de lutte contre la corruption dans les pays émergents sont surtout mis en mal par les phénomènes tels que le manque de transparence et l’opacité dans le secteur privé, ainsi que le blanchiment d’argent à grande échelle.
Motif de satisfaction ou d’indignation, l’Indice relève que le Cameroun partage le 136è rang avec des pays comme le Nigeria, la première puissance économique du continent et la Russie.
En gagnant 2 points par rapport au dernier classement, le Cameroun gagne tout de même 8 places dans le classement. Ce qui, selon le rapport, ne signifie pas, loin s’en faut, que le pays voit déjà poindre à l’horizon la sortie du tunnel.
D’autant plus qu’en Afrique sub-saharienne, le Cameroun occupe le 30ème rang sur 46 pays recensés. Plus préoccupant, en Afrique centrale, le pays de Paul Biya occupe la 3è place, après Sao Tome et Principe et le Gabon.
Avec une note de 27 sur 100, contre 25 en 2013, les Responsables de Transparency International Cameroon auteurs ce classement suggèrent une fois de plus au Cameroun, au-delà de l’embastillement des gestionnaires de la fortune publique, de se doter de mécanismes juridiques, politiques et d’intégrité publique pouvant efficacement empêcher les titulaires de charges publiques d’abuser de leurs positions pour leurs profits personnels .
Même si ce Rapport relève des « actions louables » menés par le pays, notamment la conformité à l’Initiative de Transparence dans les Industries Extractives(ITIE) et la ratification de la Convention des Nations Unies contre la corruption, Transparency International Cameroon note que ces avancées louables sont malheureusement anihilées par de nombreux manquements.
En bonne place figurent : la non ratification de la Convention de l’Union Africaine contre la corruption, la non application de l’article 66 de la constitution sur la déclaration des biens et avoirs, l’absence d’une loi anti-corruption et la non-protection des dénonciateurs.
Par ailleurs, dans ce classement, la Chine, la Turquie et l’Angola, avec des notes respectives de 36 sur 100, 45 et 19 sur 100, figurent parmi les pays ayant enregistré la plus forte régression, avec une chute de 4 à 5 points par rapport à l’année précédente et ce malgré une croissance économique moyenne de plus de 4% sur les quatre dernières années.