Selon les experts l’exploitation informelle de la forêt constitue une menace du couvert forestier du Cameroun.
D’après la fédération camerounaise des associations des producteurs du bois, le Cameroun perd plus de 2,5 millions d’hectares chaque année, du fait de l’exploitation informelle de la forêt. Pamphile Tanga le secrétaire général de la fédération a indiqué que 75% de la consommation de bois est informelle. C’était en février dernier lors des ateliers de sensibilisation et d’information tenus à Bertoua dans la Région du Sud.
Le quotidien Mutations dans son édition du 24 mai 2017 rapporte que chaque année au moins deux millions et demi de m3 sont coupés chaque année pour principalement les besoins d’ameublement et de mobilier. Ce qui pose un problème en faveur du seul marché domestique du bois. RaphaËl Tsanga chercheur au centre international pour la foresterie (Cifor) déclare à propos «le document de stratégie pour la croissance et l’emploi prévoit une exploitation annuelle de deux millions et demi de mètres cubes. Mais elle est au-delà de cette estimation, qui est largement dépassée».
En 2014 déjà le Cifor a publié une étude qui révélait que sur les 61% de bois artisanal réservés à la consommation nationale, 75% sont informels. Ce qui devrait inquiéter le Cameroun partant du fait que le pays a pris des engagements sur le plan international pour la gestion durable de ses ressources.
De ces promesses la plus récente est la signature et la ratification de l’Accord de Paris sur le climat avec à la clé, la stratégie nationale réduction des émissions liées à la déforestation et à la dégradation des forêts, à la conservation et à l’amélioration des stocks de carbone (Redd+). Du côté du Ministère des Forêts et de la Faune, l’étude du Cifor a plutôt été bien accueillie.
«Nous avons bien accueilli l’étude du Cifor sur le marché informel du Bois. Cette situation a un impact environnemental, mais surtout économique et social, en ceci que le bois coupé ne respecte pas le diamètre et tout ce qui peut être fabriqué avec ce bois est de mauvaise qualité.
Nous vivons des cas des portes dont les battants se déforment et des toitures dont les planches se détériorent au bout de quelques mois», confie une source anonyme au quotidien.