La zone du Lac Tchad devrait accueillir moins de réfugiés en 2017 qu’en 2016. 458 000 personnes en détresse sont attendues. On en attendait 514 000 au cours de cette année qui s’achève. Une situation qu’explique bien Filippo Grandi, le Haut-commissaire des Nations Unies pour les Réfugiés
«Malgré l’aggravation de la crise au nord-est du Nigéria et une augmentation exponentielle des besoins humanitaires dans cette Région, je reste optimiste par le fait que le nombre de personnes directement touchées par l’insurrection de Boko Haram dans les pays d’asile soit resté relativement stable. En effet, le RRRP (Plan de réponse régionale pour les réfugiés, NDLR) de 2016 prévoyait 230 000 réfugiés et 284 000 personnes des communautés hôtes pour un total de 514 000 personnes.
En 2017, l’objectif est de 458 000 personnes, y compris les réfugiés (183 000), les déplacés, les rapatriés et les communautés d’accueil. Cette réduction traduit probablement l’effort conjugué des quatre pays et d’autres partenaires qui ont décidé de travailler ensemble contre l’insurrection», lit-on dans L’Œil du Sahel en kiosque le 19 décembre.
Le diplomate onusien s’exprimait à l’occasion du lancement du Plan de réponse régionale 2017 pour les réfugiés. D’après ledit plan, souligne le journal, 110 000 réfugiés dans le besoin ont été ciblés en territoire camerounais. 90 000 parmi eux seront pris en charge en 2017. Ceci pour une enveloppe «d’environ 67,25 millions de Dollars US. C’est ce qui justifie l’appel de fonds lancé par le Haut-commissaire des Nations Unies pour les Réfugiés, à hauteur de 241 millions de dollars US», ajoute encore le journal.
Dans les mêmes prévisions, 36 066 enfants nigérians devraient être scolarisés. En plus, l’insécurité alimentaire devrait être réduite de 41% dans le camp de Minawao.
Selon René Emmanuel Sadi, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, «à ce jour, le Cameroun abrite environ 350 000 réfugiés de différentes nationalités parmi lesquels de plus de 80 000 réfugiés nigérians recensés pour la plupart dans le camp de Minawao, d’autres qui sont disséminés dans des localités de la région de l’Extrême-Nord et dans des familles camerounaises d’accueil. Dans la même région, le nombre de déplacés internes est estimé aujourd’hui à plus de 200 000.
Face à l’immensité des besoins et à l’ampleur de cette tragédie humaine, le Cameroun qui paie ainsi un lourd tribut du fait de cette double crise humanitaire et sécuritaire consent des sacrifices et des efforts importants pour offrir à ces populations en détresse des conditions d’accueil dignes, pacifiques et pour leur faciliter l’accès aux services sociaux de base».