Des centaines de réfugiés nigérians résidant dans la ville de Kerawa (Arrondissement de Kolofata) ont été rapatriés les 15 et 16 février 2017.
Selon la déclaration de Biou Lawam, président du comité de vigilance de Kerawa, dans la Région de l’Extrême-Nord, 334 réfugiés nigérians ont été renvoyés dans leur pays les 14 et 15 février 2017. «Ceux qui étaient logés à l’école franco-arabe ont été les premiers à être rapatriés. Les autorités camerounaises ont mis à notre disposition un camion pour les ramasser et les ramener dans leur pays. Le camion est arrivé vers 7 heures et deux heures plus tard, il est reparti vers Banki. Ils étaient 124 à être rapatriés. L’opération la plus musclée a été celle du lendemain. Elle a été menée par une équipe mixte de l’armée. Ils ont sollicité notre aide pour une rafle qu’ils entendaient organiser dans les quartiers», raconte-t-il.
«L’objectif était clair: identifier et arrêter les réfugiés nigérians. Ils savaient que beaucoup séjournent à Kerawa depuis plusieurs années et avaient même déjà fondé des familles. Nous avons formé plusieurs groupes et avons fouillé maison après maison et il était demandé aux occupants de décliner leur identité en présentant leur Carte Nationale d’Identité (CNI). Tous ceux qui n’en avaient pas étaient escortés et embarqués à bord des camions apprêtés pour la circonstance. 210 personnes au total dont 150 femmes et enfants, et 60 hommes, ont été arrêtés. Elles ont été convoyées vers la frontière du côté de Banki», raconte président du comité de vigilance de Kerawa.
Si l’on en croit L’œil du Sahel du 17 février 2017, ce sont les éléments du Bataillon d’Intervention Rapide (BIR) qui ont convoyé 124 réfugiés, le 14 février dernier. Et le lendemain, les forces de l’ordre ont également été mobilisées.
«Le coup d’envoi a été donné aux environs de six heures du matin. Nous avons fouillé les maisons jusqu’à 11 heures de la mi-journée. Contrairement à la veille où il n’y avait qu’un seul camion, il y avait près de dix voitures le 15 février, dont trois grands camions. Il y avait un camion de police, un camion de la gendarmerie et un camion de militaires. Les 210 personnes prises ce jour ont été embarquées à bord de ces camions. Ils étaient escortés par trois petites voitures des forces de l'ordre, dont la police, la gendarmerie et la milice», ajoute Biou Lawam.