Plus de 500 réfugiés nigérians, installés dans l'extrême-nord du Cameroun par crainte des attaques du groupe jihadiste Boko Haram, ont été rapatriés de force, a annoncé mercredi à l'AFP le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) qui se déclare inquiet.
Du 10 au 15 février, 517 Nigérians ont été rapatriés, dont "313 demandeurs d’asile" renvoyés après leur interpellation, précise le HCR dans un rapport.
Le HCR s'est dit "très préoccupé par cette situation", démentant être "impliqué" dans ce refoulement.
"Le HCR, conscient des défis sécuritaires dans la zone du fait des attaques récurrentes de la secte Boko Haram, ne cesse de mener des actions de plaidoyer auprès des autorités camerounaises afin de maintenir l’accès à l'asile et de respecter ainsi le principe international de non-refoulement pour les demandeurs d’asile".
Le HCR a indiqué dans un communiqué qu'il signerait le 2 mars avec le Cameroun et le Nigeria un accord pour le retour volontaire de plus de "85.000 réfugiés nigérians".
Au 17 février, plus de 61.000 réfugiés nigérians ont été recensés dans le camp de Minawao (extrême-nord du Cameroun), mais de nombreux autres vivent hors de ce site, selon le HCR.
Les attaques de Boko Haram ont aussi contraint de nombreux Camerounais à fuir leurs villages situés dans les zones frontalières. Mercredi, le Comité international de la Croix-rouge (CICR) a distribué des denrées alimentaires à 2.500 ménages déplacés installés dans des conditions précaires dans la localité de Kolofata, a rapporté un journaliste de l'AFP.